Cette responsable a qualifié les discussions sur cet aspect de «travail compliqué et laborieux». «C'est pour cette raison que ça avance petit à petit» car, à chaque fois, il faut démontrer produit par produit quels seraient les préjudices, a-t-elle expliqué. Elle a indiqué que l'Algérie doit argumenter sa requête pour le report de l'entrée en vigueur de la zone de libre-échange en démontrant le préjudice que cela pourrait avoir sur sa production industrielle. Malgré ces divergences, Mme Baeza s'est dite optimiste quant à l'aboutissement des négociations qui, selon elle, sont à un stade avancé. «Nous sommes tout près de la fin des négociations et nous sommes assez optimistes quant à leur aboutissement», a-t-elle affirmé en marge de la signature d'une convention de financement algéro-européenne dans le domaine des ressources en eau. Le cinquième round de négociations, qui s'est tenu le 11 juillet dernier, s'est soldé par un échec, les deux parties n'étant pas parvenues à s'entendre. L'Algérie et l'Union européenne se sont donné rendez-vous en septembre, probablement durant la première semaine, pour tenter d'arriver à un compromis. L'Algérie a soumis une liste de produits industriels – sidérurgiques, textiles, électroniques et de l'industrie automobile – auxquels elle souhaite accorder un nouveau sursis afin de les préparer à l'avènement de la zone de libre-échange. Fin juin, le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, avait assuré que l'Algérie avait obtenu l'accord de principe de l'Union européenne pour le report de l'entrée en vigueur de la zone de libre-échange à 2020 au lieu de 2017 comme prévu initialement. L'accord sera conclu au plus tard à la fin de l'année en cours, avait-il soutenu. Les hydrocarbures sauvent la mise L'Algérie estime que l'application de l'Accord, depuis 2005, lui a été particulièrement défavorable. D'où ses efforts à faire admettre aux instances de l'Union européenne la nécessité de réviser certaines clauses. Les pays de l'UE sont les principaux partenaires de l'Algérie en matière de commerce extérieur avec 53,78% des importations et 45,69% des exportations. Au premier semestre 2011, les importations en provenance de pays de l'UE ont enregistré une hausse de 19,05%, passant de 10,52 milliards de dollars à 12,52 milliards de dollars. Les exportations de l'Algérie vers ces pays, dominées par les hydrocarbures, ont augmenté de 10,69%, passant de 15,12 milliards de dollars durant le premier semestre 2010 à 16,74 milliards de dollars à la même période de 2011. Hors hydrocarbures, la balance commerciale est largement en faveur de l'UE. Un constat étayé par les chiffres du Centre national de l'informatique et des statistiques (CNIS) relevant des Douanes algériennes. Dès l'entrée en vigueur de l'Accord, en septembre 2005, les importations en provenance de l'UE se sont accrues de 4,02%, passant de 11,22 milliards de dollars en 2005 à 11,67 milliards de dollars pour l'année 2006. Cette tendance haussière s'est accentuée en 2007 avec une augmentation de 21,17% des importations européennes, passant de 11,729 milliards de dollars en 2006 à 14,212 milliards de dollars pour l'année 2007. Et elles ont connu un boom en 2008 : elles ont enregistré une hausse de près de 44,5% passant de 14,43 milliards de dollars en 2007 à 20,84 milliards de dollars. Le directeur du commerce extérieur au ministère du Commerce, Chérif Zaâf, avait résumé la situation en indiquant que «pour 1 dollar exporté vers l'UE, l'Algérie importe pour 20 dollars». «Les opérateurs algériens sont confrontés à des contraintes liées à des conditions techniques et réglementaires d'accès au marché européen des plus restrictives», avait-il noté.