Les ressources hydriques de la daïra de Bouzeguène sont en net diminution face à la masse de la population en évolution continuelle. L'eau se fait de plus en plus rare et les villageois sont souvent à la recherche de ce précieux liquide qui, force est de constater, constitue le principal souci des ménages.Même en hiver, sous un tapis de neige, les services de l'ADE sont obligés de fermer les vannes pour la moitié de la commune afin d'alimenter les villages situés en hauteur.Cela explique toutes ces restrictions qui sont démultipliées dès le mois de juin ou juillet. Tous les quinze jours, les restrictions se prolongent d'une journée. D'un jour sur deux en juin, l'on arrive à un jour sur six en septembre. «Pourquoi la plupart des villages ont-ils délaissé leurs sources d'eau traditionnelles depuis la mise en service du projet d'Aderdar, au début des années 80 ?», s'interroge un vieux retraité. Les services hydrauliques de l'époque avaient opté pour la facilité en posant la conduite principale au milieu de ces villages. Les habitants ont construit leurs nouvelles habitations sur la conduite principale. L'APC, à l'époque, avait fermé les yeux sur les piquages qui avaient été effectués par les riverains et qui demeurent en l'état jusqu'à présent. Les citoyens mécontents versent leur colère sur les services de l'ADE dépassés par les événements.Cette situation de sécheresse devrait inciter les élus de l'APC et de la daïra, jusque là, insensibles, à une réelle prise de conscience. Puisque la source d'Aderdar ne suffit plus, il faut trouver d'autres ressources pour alimenter la population en continuelle souffrance. On signale le manque de suivi des projets affectés à la commune. Plus de vingt milliards ont été dégagés par les pouvoirs publics pour améliorer l'adduction et l'AEP de Bouzeguène. Le projet entamé pour renouveler la chaine d'Aderdar demeure encore inachevé. Une nouvelle conduite principale qui permettrait d'éliminer tous les piquages pirates n'est pas encore achevée et semble même à l'abandon puisque les travaux se sont arrêtés au niveau de Tagounsa, près du village Ihitoussène, depuis plusieurs mois. La réalisation d'un réservoir de 1500 m3 à Aït Ikhlef a permis juste une répartition équitable du précieux liquide mais la quantité est en deçà des espérances. Comment expliquer qu'un réservoir réalisé en 2003, pour plus de 100 millions de centimes, a Tazrouts pour alimenter les habitants du plateau de Loudha guighil, n'est pas encore mis en service en 2011, alors que les habitants souffrent le martyre des robinets à sec. «Un entrepreneur a été engagé pour la pose d'une conduite à partir du réservoir, mais lorsqu'on a ouvert la vanne, l'eau ne passait pas car les tuyaux étaient remplis de terre», nous dit un habitant du village Ikoussa. A Ihitoussène, le nouveau réseau de distribution laissé inachevé depuis près de deux ans a été enseveli sous un tapis de bitume. Les villageois ont sollicité les responsables de l'hydraulique pour effectuer les branchements nécessaires, mais en vain.