Le commerce informel a repris de plus belle ces derniers mois à Boumerdès. Les commerçants qui font fi des lois ont redoublé d'efforts pour hausser leurs recettes de fin de mois. Les services devant veiller au respect des normes du commerce et protéger la santé du consommateur, semblent dépassées par l'ampleur du phénomène ; trottoirs squattés, produits de large consommation étalés à même le sol, non affichage des prix, non respect des critères d'hygiène, etc. Le négoce se fait dans une anarchie totale où, marchands ambulants et commerçants occasionnels, trouvent leurs comptes, particulièrement en ce mois de piété où tout le monde est pris par la «fièvre acheteuse». Les décisions prises par les autorités locales pour lutter contre ce mal qui porte atteinte à l'économie locale et au cadre de vie des citoyens, n'ont finalement pas été suivies d'effet sur le terrain. Les 62 marchés parasitaires recensés à travers les communes de la wilaya sont toujours florissants. Le maintien de l'ordre et l'instauration de la paix sociale, semblent être les seules préoccupations de l'administration publique. La lutte contre l'informel n'est plus une priorité.Aujourd'hui, la wilaya compte plus de 2000 marchands ambulants, soit une moyenne de 210 commerçants pour chaque daïra. La daïra de Bordj Menaïel et les quatre communes qui lui sont rattachées, sont classées en tête de liste des localités les plus touchées par ce phénomène avec pas moins de 19 marchés informels, suivis par Khemis El Khechna (8) Boudouaou (7). Depuis janvier dernier, de nombreux nouveaux points de vente illicite ont été créés dans les localités de Chabet El Ameur, Issers, Thénia, Boumerdès, Bordj-Menaiel. La tension que connaissent ces localités sur le plan social et la multiplication de mouvements de protestation ont largement favorisé l'expansion du commerce illicite. À Issers, un nouveau marché a pris forme au cœur de la ville, dans l'indifférence totale des pouvoirs publics. Certains commerçants étalent leurs marchandises entre les blocs d'habitations, alors que d'autres s'emparent même de l'espace intérieur réservé au stationnement des bus de transport. Cet espace qui jouxte la zaouïa Abderrahmane El Taâlibi, est devenu un lieu de négoce par excellence pour les commerçants illégaux, qui en ont érigé de petites baraques en parpaing où ils s'adonnent à leur activité, loin des regards des services censés instaurer l'ordre dans la ville. Certains d'entre eux justifient le recours à ce genre d'activité par le fait qu'ils sont des chômeurs, ou ayant des salaires insignifiants et incertains, outre des obligations que leur imposeraient les services des impôts. Les commerçants réguliers réclament, quant à eux, la délocalisation de ce petit souk qui accentue la concurrence déloyale. Ils exigent l'aménagement de l'ancien marché couvert des fruits et légumes, actuellement à l'abandon, si ce n'est qu'il est devenu un réceptacle d'ordures de toutes sortes. De leur côté, les citoyens dénoncent le laxisme des services d'hygiène auxquels ils reprochent de tolérer les dépassements de la part de certains commerçants véreux qui exposent carrément leurs produits à même le marché du bétail, aggravant ainsi l'amoncellement d'immondices diverses. La même situation prévaut également dans la commune voisine de Bordj-Menaiel où l'on se plaint encore de l'absence d'un marché digne de ce nom. Les marchands ambulants ont transformé l'ensemble des artères du centre-ville en un vaste bazar où les étals disputent le moindre espace aux piétons et aux automobilistes. Les responsables locaux indiquent avoir recensé plus de 350 contrevenants répartis sur 9 sites différents. Ces derniers seront, selon eux, éradiqués après la réalisation du marché couvert prévu dans le cadre du programme quinquennal.