Les marchés de proximité annoncés par les pouvoirs publics ne sont toujours pas réalisés. Les autorités de la wilaya de Boumerdès ont encore beaucoup à faire pour mettre de l'ordre dans le secteur du commerce. Et pour cause, les mesures prises au début de l'année 2011 pour éradiquer des marchés informels qui défigurent les centres urbains de la région n'ont pas obtenu de résultats probants sur le terrain.Les responsables de la direction du commerce et des prix (DCP) font état de 2167 commerçants qui activent encore dans le circuit informel à l'échelle de la wilaya. Ces adeptes des activités non réglementaires imposent leur diktat sur les trottoirs depuis plusieurs années. Le phénomène a pris des proportions sans précédent dans de nombreuses localités. C'est le cas à Chabet El Ameur où des dizaines de vendeurs ambulants continuent d'étaler leurs marchandises sur les abords de l'artère principale de la ville, causant d'énormes désagréments aux automobilistes et aux piétons. Même constat aux Issers où des centaines de baraques illicites avaient pris forme ces derniers mois au centre-ville, dans l'indifférence totale des autorités. Ce lieu de négoce illégal qui s'étend de jour en jour, génère une anarchie indescriptible près de la cité des 48 logements, notamment en ce mois de ramadhan. Certains marchands étalent leurs produits même à l'intérieur de l'aire faisant office de station de bus des transporteurs en commun. Ce problème, qui porte atteinte au cadre de vie des citoyens, se pose également avec acuité dans les localités de Zemmouri, Khemis El Khechna, Ouled Moussa et Cap Djenet. Dans ces municipalités, la plupart des vendeurs de fruits et légumes exercent leur activité sans respect des normes et de la réglementation en vigueur. En 2010, les services de la DUC ont recensé 63 marchés informels dans la région. Aujourd'hui, on en a dénombré 43 sites, soit une moyenne de cinq par daïra. Il y a quelques jours, le wali a justifié les retards enregistrés pour leur éradication par le laxisme dont font preuve certains élus auxquels il a reproché de n'avoir pas fourni d'efforts pour la réalisation des marchés de proximité inscrits au profit de leurs localités. Ainsi, sur les 19 marchés prévus dans le cadre des programmes communaux de développement (PCD) de 2011 et 2012, seuls 7 sont achevés, dont 2 à Dellys et 2 autres à Bordj Menaïel, a indiqué M. Rabah Chibani, cadre à la DCP. Selon lui, l'ouverture de ces points de vente a permis l'intégration de 904 vendeurs ambulants dans le circuit réglementaire. S'agissant des autres projets, notre interlocuteur affirme que 7 sont en cours de construction dans les municipalités de Naciria, Khemis El Khechna, Tidjellabine et Zemmouri. En revanche, 5 autres projets ne sont pas encore entamés (trois à Boumerdès, un à Béni Amrane et un autre à Ouled Moussa), et ce, malgré le foisonnement d'activités informelles dans des chefs-lieux, comme Boumerdès où l'on fait état de sept points de vente anarchique, qui tardent à être éradiqués. Cela en sus des 35 baraques illicites érigées au bord de la RN 24, à Figuier. Le wali a fait savoir au P/APC (d'obédience FFS), de n'avoir aucune volonté de travailler en lui signifiant que les trois marchés accordés pour «sa» commune seront affectés pour Afir, Benchoud et Taouarga.A rappeler que la wilaya a bénéficié cette année de 11 marchés couverts et 17 marchés de proximité, dont 8 sont en cours de réalisation.