Des dizaines de commerces illicites ont été démantelés la semaine dernière par les services de sécurité. Les autorités de la wilaya de Boumerdès semblent avoir décidé d'instaurer un peu d'ordre dans le secteur du commerce. Les baraques abritant les activités informelles devraient être éradiquées dans les jours à venir. La première opération du genre a déjà été menée durant la semaine écoulée dans la commune de Bordj-Menaiel. Elle a permis la démolition de 150 commerces anarchiques installés dans les quatre coins de la ville. Les baraques de zinc et de parpaing qui cernent les arrêts de bus ont toutes été rasées par les engins mobilisés par les autorités locales. De même que celles installées de part et d'autre de la rue Khettab Amar, éradiquées à l'occasion en raison des embouteillages qu'elles causent pour la circulation piétonne et automobile. Cette opération qui s'est déroulée dans le calme a ciblé également les baraques de la rue Bouiri Boualem et les étals jouxtant l'établissement public hospitalier (EPH). La «ville des coquelicots» a changé de visage du jour au lendemain. L'action des autorités a été félicitée par de nombreux habitants et les commerçants légaux de la localité. Les propriétaires des baraques en question ont bénéficié de petits locaux aménagés au niveau de trois endroits différents du centre-ville. Ce qui leur permet d'exercer leurs activités en toute quiétude. Le directeur du commerce et des prix (DCP) a indiqué récemment que ce genre d'opération sera étendu vers d'autres localités de la région. Il a souligné dans ce cadre que pas moins de 11 marchés de proximité d'un montant de 47 millions de dinars, ont été inscrits au titre du programme 2011 pour éradiquer les marchés parasitaires qui défigurent les centres urbains de certaines communes, telles que Béni Amrane, Dellys, Naciria, Khemis-El-Khechna. Ces projets qui tardent à être entamés permettront, selon lui, l'intégration de 1039 vendeurs ambulants dans le circuit formel. Pour le moment, ces derniers étalent leurs marchandises à l'air libre. Certains occupent carrément les trottoirs alors que d'autres ont érigé des taudis de fortunes où ils vendent toutes sortes de produits, en violation des normes d'hygiène en vigueur. Ce phénomène qui porte atteinte à l'économie locale et au cadre de vie des citoyens se pose avec acuité à Issers et à Boudouaou. La DCP y a pourtant inscrit des marchés couverts au titre du plan quinquennal 2005- 2009, mais les travaux ne sont pas encore entamés. En 2009, les services de la DUC ont recensé 63 marchés parasitaires dans la wilaya, soit une moyenne de 7 par daïra. Ces lieux de négoce regroupent 2000 marchands ambulants qui agissent en toute illégalité, accentuant ainsi la concurrence déloyale, un problème dont se plaignent tout le temps les commerçant réguliers. À Figuier, à l'est de Boumerdès, des centaines de vendeurs de fruits et légumes continuent d'étaler leurs produits au bord de la RN24, provoquant d'énormes bouchons à longueur de journée. L'espace aménagé en 2009 juste à côté pour permettre une meilleure fluidité de la circulation ne sert pratiquement à rien aujourd'hui. Les responsables locaux ont tenté d'y mettre le holà à maintes reprises. En vain. Ces vendeurs occasionnels, qui fuient le fisc, réoccupent les lieux juste après le départ des services de sécurité. Le directeur de la wilaya a indiqué que cet espace de vente sera éliminé après la réalisation des trois marchés de proximité prévus dans la commune. Il a noté dans ce contexte que d'autres marchés couverts sont programmés dans les localités de Tidjllabine, Ouled Moussa, Ouled Haddadj, Zemmouri, Baghlia, Dellys et Thénia. Une fois achevés, ces projets permettront de régulariser 480 marchands ambulants.