Le commerce informel à la peau dure dans la wilaya de Boumerdès. Mardi dernier, des dizaines de vendeurs ambulants de fruits et légumes à Boudouaou se sont opposés énergiquement à la réalisation d'un marché couvert de 40 étals. Leur réaction était inattendue, voire surprenante, d'autant que les autorités locales voudraient mettre un terme à l'anarchie régnant au niveau du lieu de négoce se trouvant près du stade communal, afin d'améliorer l'exercice de l'activité commerciale. Le projet prévoit la réalisation de 40 locaux bien aménagés pour permettre aux commerçants d'écouler leurs marchandises dans un milieu propre. Mais cela risque de ne pas aboutir, puisque certains adeptes des activités informelles ayant l'habitude d'étaler leurs marchandises à l'air libre et au milieu de déchets, semblent ne pas apprécier l'organisation dans cette activité. «Apparemment certains savaient d'avance qu'un local ne va pas suffire pour exposer leurs produits, puisque ils occupent des espaces assez vastes sans qu'aucune autorité ne vient les inquiéter», explique Djalel, un citoyen habitué des lieux où il faisait ses emplettes. «Je trouve anormal qu'ils s'opposent à la réalisation d'un petit marché puisque celui d'aujourd'hui baigne dans une saleté repoussante et se transforme en un bourbier à la moindre averse», avoue-t-il. Les responsables le la direction du commerce et des prix (DCP) ont annoncé récemment que la wilaya verra la réalisation de 43 marchés de proximité pour éradiquer le commerce informel enlaidissant les villes de la région. Des centaines de baraques avaient été détruites déjà dans les localités de Bordj Menaiel, de Thénia, Dellys… Mais des centaines de commerçants non réglementés imposent leur diktat et défient les autorités depuis plusieurs années dans diverses localités de la wilaya. C'est le cas aux Issers où le phénomène a pris une ampleur inquiétante, particulièrement à proximité des points d'arrêts de bus de transport, causant d'énormes désagréments aux riverains et aux transporteurs en commun.