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Et si la littérature était réduite en cendres
Publié dans El Watan le 13 - 08 - 2011

Avignon, (France).
De notre envoyé spécial
Brûlez tout! Il s'agit des livres, symboles de savoir et de liberté. L'ordre est brutal et imparable. Dans sa présentation d'une pièce qu'elle a créée à Avignon cette année, la comédienne Pierrette Dupoyet se met dans la peau d'un des agents chargés de cette besogne destructrice. Son personnage a un peu de remords à agir selon les dispositions qui veulent que tout ce qui est écrit disparaisse. Il est lui-même un lecteur passionné et conserve des livres bien cachés chez lui, malgré les risques. Il faut dire que «les livres sont devenus hors-la-loi, et tout ce qui touche à la littérature doit être réduit en cendres», écrit-elle dans la présentation de son texte. «Voilà le mot d'ordre, auquel il faut obéir sinon on est mis à mort. Mais face à un ordre immoral, la désobéissance n'est-elle pas un acte nécessaire ? Cette œuvre théâtrale originale nous immerge dans un monde terrifiant où il est interdit de lire. Une silhouette se dresse face à l'autorité toute puissante, sa révolte n'a qu'un but : donner son dernier souffle à la transmission… »
Fahrenheit 451
L'origine de ce sujet provient en grande partie du roman Fahrenheit 451, de Ray Bradbury, transposé au cinéma par François Truffaut. «On voyait des bataillons de la mort culturelle – entendez par là les soldats de la dictature – brûler tous les livres, faire d'immenses autodafés avec la littérature, la poésie, la philosophie. Dans ce film, on voyait une poignée de résistants apprenant tous les livres par cœur afin de pouvoir les transmettre aux générations futures. Cette conscience d'un danger qui menacerait les sociétés m'a foncièrement plu. J'avais assisté jadis à Athènes à un autodafé des écrits d'un écrivain, Yannis Ritsos, jugés subversifs par le régime dictatorial des colonels, et j'en suis restée complètement meurtrie. Je voyais des gens tétanisés par la peur, jeter leurs livres dans le foyer pour ne pas être inquiétés par la police».
Pour elle, «sans livre, on ne connaîtrait pas le véritable sens du mot liberté. Dans les pays totalitaires, les gouvernants qui souhaitent asservir, et réduire un peuple à une pensée unique le savent bien puisque les écrivains, les poètes, les artistes sont les premiers qu'ils bâillonnent, qu'ils censurent, qu'ils emprisonnent».
Cela fait presque quarante ans que Pierrette Dupoyet s'adonne corps et âme au théâtre, et qu'elle offre des créations puissantes qui questionnent l'art culturel vivant. Au Off d'Avignon, seule sur scène, Pierrette Dupoyet joue chaque année trois pièces, dont L'Etranger, d'Albert Camus, qu'elle a interprété pour la deuxième année consécutive. Elle tente, avec ses moyens, d'apporter «modestement une pierre à l'édifice de l'humanité. Le théâtre est d'une absolue nécessité puisqu'il parle de l'humain à d'autres humains. Il laisse une trace indélébile dans le cœur, le ventre ou la tête du spectateur. Il a le devoir de ne laisser personne sur le bas-côté de la route». Un itinéraire à suivre avec intérêt, tous livres ouverts.


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