Pays d'histoire et de légendes, la région de Tébessa regorge de sites archéologiques. Conscient de leur inestimable valeur et de l'importance de leur revalorisation, le ministère de la Culture, depuis quelques années, semble s'en préoccuper sérieusement. De fait, outre la porte de Caracalla, la mise en valeur et la restauration d'autres sites archéologiques et historiques poursuivent leur petit bonhomme de chemin. D'abord, le temple de Minerve en faisant office de musée a fait l'objet d'une réfection durant l'année 2003 avec un montant de 1,80 MDA. Jusqu'à la colonisation française, depuis sa construction au VIe siècle, nous dit-on, la muraille byzantine constituant actuellement la vieille ville de Tébessa, comptait trois portes : Caracalla au nord, Solomon à l'est et Aïn Chala au sud. La porte de Cirta ou Constantine, quatrième porte, a été construite par le génie militaire à la fin de 1950 et détruite en 1957 par le colonel Guidon. La reconstruction de cette porte, de 3,60 m de largeur et de 5,60 m de hauteur, est en cours. L'étude de ce projet a été effectuée par le bureau d'architecture Design et Restauration. Le coût du projet, entre étude et réalisation, s'élève à environ 10 MDA. Les travaux ont été entamés en septembre 2003 et la réalisation est prévue pour mars 2005. « Cette étude prendra en charge le côté pratique de l'accès à la vieille ville de Tébessa, le respect du flux mécanique et piétonnier », nous dit-on à la direction du logement et des équipements publics (DLEP) de Tébessa. Il s'agit d'un passage de 8 m de largeur contigu à cette porte. Pour une éventuelle restauration ou reconstruction, la porte Chala ou Chahla, dont la construction remonte à la période comprise entre 535 et 538 ans après J.-C., a fait l'objet d'une étude par le même bureau d'architecture, laquelle étude, achevée et approuvée en mars 2004, a coûté 1,80 MDA. L'empreinte d'El Kahina L'autre projet important concerne la mise en valeur et la restauration d'un monument romain à caractère agro-industriel jusque-là insoupçonné, l'huilerie Brizgan. Classées patrimoine national en 1985, les ruines de l'huilerie Brizgan se trouvent dans la commune d'El Malabiod, à 35 km au sud de Tébessa sur la route reliant celle-ci à Negrine. Une route qui suit le tracé de la voie romaine de Thévest à Tacape (Gabès) par Thelepte (Feriana) et Capsa (Gafsa) avec un embranchement vers Ad Majores (Negrine) par Ad Plamam (Bir El Ater). Le montant de l'étude qui a été réalisée par le bureau Design et Restauration s'élève à 3 MDA. Selon l'étude de l'architecte Brahim Ktir, « le nom de Berzgam, d'après Stéphane Gsell, serait celui de son propriétaire, un des seigneurs les plus puissants de la contrée. » Il nous apprend aussi que « cette huilerie a été construite sous le règne de l'empereur romain Trajan entre la fin du IIe et le début du IIIe siècle après J.-C. Elle occupait cette même fonction pendant plusieurs siècles ». Elle perdra cette fonction et sera abandonnée lorsqu'El Kahina, avant de se jeter dans le puits portant son nom actuellement à Bir El Ater, donnera l'ordre de brûler la forêt alentour, dont de vastes oliveraies. Erigée sur 400 m2 d'une superficie globale de 2000 m2, et composée de 4 travées principales avec un mur d'enceinte extérieur contenant les espaces annexes, cette unité de fabrication de l'huile d'olive avait six pressoirs produisant chacun 4970 m3 d'huile, soit 29 820 m3 au total à chaque cycle.