Le ministre des Finances, Karim Djoudi, a affirmé hier que les nouvelles mesures introduites dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009 visent essentiellement à protéger les ménages contre tout risque de surendettement et d'orienter l'économie nationale vers la production. « Il y a aujourd'hui des ménages qui sont de plus en plus attirés par les avantages offerts par les crédits à la consommation, mais qui se retrouvent en fin de mois dans des situations difficiles à arbitrer entre le paiement de leur crédit ou la nourriture de leur famille », a indiqué M. Djoudi à la presse à l'issue de l'adoption par l'Assemblée populaire nationale (APN) de l'ordonnance portant loi de finances complémentaire 2009 (LFC). « Sur plus de 100 milliards de dinars de crédit à la consommation (accordés par les banques en 2008), 80% sont destinés aux crédits automobiles », a souligné le ministre, selon lequel cette situation est à l'origine de la hausse des importations de véhicules et de pièces de rechange à 3,7 milliards de dollars en 2008. L'argentier du pays, qui a rappelé que le rôle de l'Etat est d'anticiper tout risque sur l'économie nationale, a affirmé que les pouvoirs publics, en interdisant les banques d'accorder des crédits à la consommation, ont jugé qu'il est « plus utile pour les ménages d'avoir un logement que d'avoir une voiture ». Ainsi, a-t-il poursuivi, la LFC 2009 prévoit, entre autres, des mesures en termes de consolidation de la bonification des crédits à l'immobilier, une annulation de l'Impôt sur le revenu global (IRG) sur les loyers pour stimuler la location de logement, en plus de la mise en place d'un crédit du trésor à 1% pour permettre aux postulants d'accéder au financement de leur logement. S'agissant du développement de la production nationale, le ministre a précisé que les mesures décidées dans ce cadre ont pour objectif d'orienter graduellement certaines productions vers le marché national, à l'image du tourisme, l'agriculture et les services dont la facture d'importation s'élève à 11 milliards de dollars. A ce titre, a-t-il ajouté, l'importation des services a été taxée à 3%, pour réduire le recours à l'importation et de s'orienter davantage vers le marché national.