Le ministre des Finances, Karim Djoudi, est revenu sur les dernières mesures incluses dans la loi de finances complémentaire pour 2009 et son lot d'appréhensions notamment de la part de certains opérateurs économiques. Sans ambages, il affirme que ces décisions visent, en premier, à protéger et à développer la production nationale. Invité, hier de la Chaîne III de la Radio nationale, le ministre a souligné que la logique du gouvernement repose sur des projections "futures et l'identification des risques". Partant de là, l'exécutif, a-t-il dit, "n'a pas le droit de rester en situation d'observation". Il faut au contraire "agir" car "la situation l'exige". En d'autres termes, ce qui est inquiétant ce sont les volumes d'importations qui ont atteint un pic en deux ans seulement passant de "27 milliards de dollars en 2006 à 39 milliards de dollars en 2008 dont 11 milliards pour les services". Ajouter à cela le problème de la dépendance de l'économie nationale des hydrocarbures, ce qui a fait dire à Karim Djoudi que le contexte des " revenus extérieurs ne sont pas modifiés". Il ne manque pas au passage de décocher des fléchettes aux investissements directs étrangers. Les IDE, a-t-il déclaré, n'ont pas " créé de valeurs joutées suffisantes ". D'où " l'importance " de la loi de finances complémentaire pour 2009 vise à "diversifier l'économie nationale en résorbant les besoins sociaux grâce à la participation des IDE". Des mesures " souveraines ", rétorque le ministre des Finances, qui rappelle que les revenus ont baissé à cause de la chute de "50% de la fiscalité pétrolière". Plus explicite, Karim Djoudi a fait savoir que le crédit documentaire est une mesure dont l'objectif principal est d'assurer "la traçabilité et la qualité des produits". Et le ministre de remettre en cause la procédure déjà utilisé du " transfert libre " qui, selon lui, favorise " la surfacturation en plus de la qualité des produits importés qui laissent à désirer". En un mot, Karim Djoudi résume cette situation préjudiciable à l'économie et aux ressources du pays, en la comparant à une "pompe aspirante de devises". Le gouvernement, a-t-il, insisté, entend mettre le holà. De même pour ce qui est du crédit à la consommation. Au total, ce sont pas moins de " 100 milliards de dinars déboursés dont la majorité est orientée vers le crédit automobile". Karim Djoudi est catégorique, ce type de crédit ne profite pas à la production nationale mais au contraire ce sont "les étrangers qui en bénéficient". Mais y aura-t-il des assouplissements dans le cadre de la loi de finances pour 2010 qui sera présentée incessamment en Conseil des ministres ? Pour le moment le gouvernement, a-t-il répondu "maintient l'interdiction du crédit à la consommation", car "le risque du surendettement des ménages est également pris en compte". Il précise, en outre, que cette loi viendra "conforter les actions déjà prises dans la LFC 2009". Elle sera orientée entre autre à "réduire la pression fiscale et lutter contre la fraude". L'entreprise algérienne sera également au centre des préoccupations du gouvernement avec des " réductions d'impôts et les charges de 40 à 60% pour les entreprises créatrices d'emplois". En clair, la loi de finances pour 2010 est conçue de façon à "booster l'investissement", a ajouté le ministre. Abdelghani M