Les habitants de nombreux villages de la commune d'Azazga, ( 37 km à l'est de Tizi Ouzou), souffrent le martyre des perturbations quotidiennes dans l'alimentation en eau potable, notamment en cette période de fortes chaleurs. Les services de l'ADE de cette localité semblent dépassés, d'où l'exacerbation de la colère des villageois qui se voient dans la contrainte d'exprimer leur mécontentement sur la voie publique.En effet, ces dernières semaines, des habitants de divers villages ont eu recours, à trois reprises, à la fermeture du siège de l'agence commerciale de l'ADE d'Azazga, protestant contre les fréquentes coupures d'eau, tout en dénonçant les nombreuses fuites qu'ils constatent en plusieurs endroits des réseaux d'alimentation. Le spectre du robinet sec hante la population des six communes que couvre cette agence. Il faut dire qu'il ne se passe pas un jour sans voir des perturbations se produire sur les réseaux de distribution de la commune. Des coupures, souvent dues aux fuites et autres pannes sur les réseaux, durent parfois jusqu'à une dizaine de jours, comme c'est le cas dans des villages comme Ath Bouadda, Fliki et Tinkicht. Et dire que ces deux dernières localités sont situées à quelques kilomètres seulement de la ville d'Azazga, alimentée, elle, normalement. L'essentiel de ces fuites d'eau est dû, faut-il le rappeler, à la vétusté du réseau de distribution dont la tuyauterie éclate fréquemment. C'est le cas notamment pour les vieilles installations AEP des villages Ath Bouadda et Tinkicht. Celles-ci gagneraient à être rénovées, sachant que la construction de leurs réservoirs et réseaux de distribution remonte aux années 1970. Le président de la coordination des comités des villages de la commune d'Azazga, Mouloud Sarni, évoque le laxisme dans la gestion des ressources en eau dans la localité. «Le barrage de Taksebt est au maximum de son emmagasinement mais l'eau n'arrive pas dans des villages situés à deux kilomètres seulement du chef-lieu de la commune. Les ressources hydriques existent, il suffit juste d'un peu de bonne volonté et d'initiative pour lever ces contraintes vécues dans les villages. Actuellement, le seul souci des services concernés est le recouvrement des factures. On signale régulièrement les fuites d'eau ainsi que les ruptures de l'alimentation sans que cela soit pris en charge sur le terrain», dira le représentant des villageois. M. Sarni ajoutera que le subdivisionnaire de l'hydraulique avait annoncé au début de l'été l'acquisition et la mise en service imminente d'une pompe qui allait renforcer et accélérer le remplissage des réservoirs d'eau situés à Tinkicht et alimentant une forte population de la localité, mais rien n'est fait jusqu'à présent. Les réservoirs d'eau se remplissent encore d'une façon gravitaire, mettant quatre jours au lieu de quatre heures pour le remplissage des châteaux d'eau. Résultat, l'eau revient dans les robinets pendant deux heures tous les cinq jours. «L'eau est disponible, ce sont les services de l'Etat qui n'assument pas leur mission malgré la détresse de la population», conclut M. Sarni.