Depuis que le match Algérie-Zambie, comptant pour le quatrième round des éliminatoires de la Coupe d'Afrique des Nations et de la Coupe du monde de football, a officiellement été domicilié au stade Tchaker, la tension monte de jour en jour à Blida. Des affrontements entre des policiers et des jeunes personnes ont eu lieu mercredi aux alentours du stade Tchaker de Blida. Tout a commencé lorsque des supporters venus de plusieurs régions du pays n'ont pas pu acheter des billets pour assister dimanche au match opposant notre équipe nationale à celle de la Zambie. Une fois devant les guichets, on leur a fait savoir que le quota réservé à la vente grand public était déjà cédé dans son intégralité (18 000 billets) alors que ces jeunes n'ont pas cessé d'accuser les responsables du stade d'être derrière des ventes au « marché noir ». Ils ont avancé que 5000 billets seulement étaient vendus « légalement » alors que le reste était destiné à la vente informelle. Une version démentie par les responsables. Les « mécontents » qui ont patienté pendant des heures sous une température caniculaire se sont exprimés violemment en incendiant deux véhicules qui étaient garés juste à côté du stade et blessant un commissaire de police. D'autres blessés parmi les jeunes et des dizaines d'interpellations ont été aussi signalés. Afin d'apaiser la tension, Mohamed Raouraoua, président de la FAF, s'est rendu lui-même le jour des événements vers 16h à Blida pour essayer de calmer les esprits. En sa présence, des mécontents continuaient à jeter des pierres à l'intérieur du complexe sportif en guise de protestation. Le reste de la ville et la région vivent plus calmement au rythme de cette confrontation sportive déterminante pour la suite de la compétition. Les jeunes et les moins jeunes supporters inconditionnels des Verts parlent que de la Zambie, même si très peu d'entre eux savent la situer sur une carte géographique du continent africain. Qu'importe, l'essentiel est que tous soient d'accord pour dire qu'elle n'est pas aussi forte que les Egyptiens, écrasés ici à Blida et que le match du 6 septembre ne sera qu'une simple formalité. Lorsque l'équipe nationale revient à Blida pour défendre les couleurs nationales, les Blidéens oublient leurs tracas quotidiens, ne parlent que des poulains de Saâdane et de leurs adversaires du jour. La hausse préméditée des prix de tous les produits de première nécessité de la première semaine du mois sacré de Ramadhan a été vite oubliée ; les coupures d'eau potable et les délestages de Sonelgaz ne sont plus que de mauvais souvenirs. Personne n'ose envisager cependant, une coupure du courant électrique pendant le match. Comme d'habitude les commerçants de circonstance profitent de la situation pour vendre depuis une semaine des maillots, des drapeaux, des écharpes, des rubans, des casquettes tricolores et des billets d'accès au stade achetés trois fois moins chers. Les jeunes supporters dont la majorité ne travaille pas, achètent sans rechigner ni négocier lorsqu'il s'agit de l'équipe nationale, « Ce marché n'est pas négligeable ni spontané, il est géré de longue date par des opportunistes qui fourguent des produits de mauvaise qualité à des prix forts. La Fédération nationale de football pourrait profiter de ce marché et générer des bénéfices au profit de la préparation de nos joueurs », estiment certains. Depuis l'expérience réussie du stade du 5 Juillet à Alger, le jour du match contre l'Uruguay, les jeunes femmes espèrent participer elles aussi, à la fête ici à Blida « afin d'ancrer cette bonne habitude dans les mœurs des Blidéens ; une partie de la tribune suffirait à contenir la poignée d'audacieuses qui ose braver les tabous, au moins pour les matchs de l'équipe nationale ; pour les matchs du championnat national de moins bon niveau, on verra après », souhaitent plusieurs femmes qui suivent avec assiduité tous les matchs à la télévision. Au sein du club phare de la Mitidja, dirigeants, joueurs et supporters semblent fiers du sacrifice consenti pour l'équipe nationale. « Nous avalons des centaines de kilomètres pour aller nous entraîner à Mouzaïa, et jouer nos matchs de championnat à Rouiba afin de préserver en bon état la pelouse du stade Tchaker pour que nos artistes puissent nous offrir du spectacle et surtout les trois points du match », rappellent des supporters qui ne ratent même pas les entraînements de l'USMB. Pour ces inconditionnels qui se déplacent à travers tous les stades du pays, « l'ambiance des gradins n'est pas du tout la même que celle de la maison en face du petit écran. On ne vit pas le match avec la même intensité ». Les plus sages préfèrent l'ambiance familiale, ils se regroupent à chaque match chez le détenteur du plus grand écran pour faire la fête. « Cette fois, l'ambiance sera exceptionnelle avec les tables biens garnies de sidna ramadhane et une équipe nationale qui a réappris à gagner, nous sommes vraiment gâtés, pourvu que ça dure ». Au stade Tchaker les préparatifs d'avant match se déroulent dans de bonnes conditions. Les responsables du stade et de la wilaya rompus à ce genre d'exercice depuis que les Verts élisent domicile à Blida, ont promis de tirer les leçons des matches précédents pour que le spectacle soit total. Quelques jours avant le match du 6 septembre, le jour de la vente des billets, ces promesses ont été rapidement contredites. La fête a failli tourner à l'émeute générale. Les forces de sécurité ont dû intervenir pour que le l'opération banale de vente des billets ne tourne pas au drame. Des blessés et des dégâts matériels ont été hélas enregistrés, la fête a déjà été quelque peu perturbée, souillée. Croisons les doigts pour la suite. Mohamed Benzerga , Sayed Ali