L'Etat algérien n'a ménagé aucun effort pour bien préparer cette rentrée scolaire à travers la mobilisation, des mois durant, de toutes ses capacités. » C'est par cette phrase que le ministre de l'Education nationale a entamé, hier, les travaux de la conférence nationale des directeurs des 48 wilayas. Une réunion d'évaluation organisée en prévision de la rentrée scolaire, le 13 septembre prochain. Le premier responsable du secteur a exhorté la famille éducative à faire preuve de « détermination et de volonté » afin de « garantir des résultats qualitatifs et quantitatifs ». Pour cette rentrée 2009/2010, 8 177 000 élèves rejoindront les bancs de l'école. Ils seront encadrés par 370 259 enseignants pour les trois cycles d'enseignement. M. Benbouzid a fait remarquer que 17 995 écoles primaires (152 888 salles de cours), 4853 collèges et 1825 lycées sont prêts à accueillir ces élèves. Allant dans le détail, le ministre n'a pas manqué de relever la baisse intrigante du taux de scolarisation des filles. Il cite, à cet effet, les régions touchées par ce phénomène, notamment Mila, Djelfa et Tamanrasset. « C'est surtout la population nomade qui ne scolarise pas ses enfants, plus particulièrement les filles. Les garçons sont généralement scolarisés dans des internats », a souligné M. Benbouzid, qui a rappelé au passage le contenu de la loi qui oblige les parents à scolariser leurs enfants sous peine de poursuites judiciaires. Par ailleurs, le ministre a donné le montant de l'enveloppe financière dégagée par l'Exécutif pour son secteur : plus de 500 milliards de dinars, dont 387 milliards destinés au fonctionnement et 150 milliards à l'équipement. Interrogé sur le retard accusé en matière d'organisation des concours de recrutement ainsi que le sort réservé aux enseignants contractuels, le ministre a expliqué que le secteur dispose actuellement de 16 000 nouveaux postes budgétaires, dont 10 000 sont attribués aux enseignants. « Le ministère de l'Education n'organise pas les concours, cette mission est du ressort de la Fonction publique qui impose les concours aux différents secteurs. Mon département assure uniquement le côté pédagogique », a soutenu M. Benbouzid, qui accuse presque la direction de la Fonction publique d'être à l'origine des retards. Toutefois, le ministre a promis que les concours de recrutement seront organisés au plus tard le mois d'octobre prochain et les enseignants contractuels doivent saisir cette chance. « J'ai donné instruction aux concernés pour que les contractuels bénéficient des bonifications, ils sont prioritaires et nous allons les aider », a insisté M. Benbouzid. S'agissant du déficit enregistré en matière d'enseignants de langue française, l'orateur ne nie pas le problème. Ce dernier est apparu depuis l'application de la réforme du système éducatif, car auparavant il n'y avait pas d'évaluation ni de suivi. « L'enseignement de cette langue est aujourd'hui obligatoire, et c'est pour cette raison que nous exigeons des licenciés en langue française. » « Nous avons longtemps fait dans le populisme », a déploré M. Benbouzid qui, pour faire face à ce déficit, envisage de recruter sous contrat des enseignants à la retraite. De son côté, l'Etat a mis à la disposition du ministère de l'Education 4000 logements situés dans le sud du pays où le problème de l'enseignement de la langue française se pose avec acuité. « Nous avons proposé aux enseignants un emploi et un logement mais à condition qu'ils se rendent au sud du pays », a expliqué le conférencier, rappelant les mesures prises concernant la réorganisation de l'année dans les régions du sud du pays, à savoir l'ouverture des établissements scolaires de l'enseignement primaire à partir de 7h à compter du début du mois de septembre jusqu'à fin octobre. Ces horaires reprendront à partir du mois d'avril jusqu'à la fin de l'année scolaire pour l'école primaire comme première étape. Ces mesures, a-t-il estimé, « permettront de réunir les conditions adéquates pour les wilayas où les températures sont élevées et permettront aux élèves en classe d'examen de terminer le programme dans les délais et de se préparer ». Le ministre a affirmé que juin sera un mois de cours effectifs et d'évaluation des connaissances et des capacités acquises durant cette période. Par ailleurs, évoquant les écoles construites à base d'amiante, le ministre en confirme l'existence et regrette par la même que toutes ses correspondances n'ont pas eu un écho favorable. « Nous avons certes remplacé des établissements touchés par ce problème par d'autres écoles, mais il en reste beaucoup, les autres départements doivent jouer leur rôle car cela y va de la santé de nos enfants », a déclaré le ministre de l'Education.