«toutes les entreprises de l'Etat sont mobilisées pour préparer le manuel scolaire afin qu'il soit disponible avant le 15 septembre.» L'ex-Institut de technologie de l'éducation (ITE), sis à Ben Aknoun, a abrité jeudi dernier les travaux de la conférence de coordination des directeurs de l'éducation des 48 wilayas du pays. Présidée par le ministre de l'Education nationale, M.Boubekeur Benbouzid, cette conférence a été l'occasion pour le premier responsable du secteur de l ‘éducation de mettre l'accent sur la nécessité de multiplier les efforts pour de meilleurs résultats. Le taux de réussite aux examens du baccalauréat (plus de 42%) cette année, quoique satisfaisants en comparaison aux années précédentes, pourrait encore être meilleur, insistera M. Benbouzid auprès de ses directeurs de wilayas. D'après le ministre, les résultats du bac cette année, tout en évitant de crier victoire, sont le fruit des réformes engagées par son département dans le cadre du programme du président de la République, et ce, dans le but d'améliorer le système éducatif. En révélant que 66% seulement des élèves scolarisés arrivent à accéder à la 9e année fondamentale, le ministre a mis carrément au pilori les directeurs de l'éducation, présents à la conférence, afin de lui rendre compte à travers des rapports réguliers de l'état des lieux de tous les établissements scolaires dont ils sont les premiers responsables. Pour le ministre, il n'existe pas de mauvais élèves. L'échec scolaire, selon lui, n'est autre qu'une mauvaise gestion des établissements scolaires: «Toute théorie qui n'apporte pas de résultats sur le terrain est une théorie stérile», en égratignant au passage, concernant le secteur de l'éducation, tout ce qui a été engagé puis abandonné depuis l'indépendance. Bref, le ministre n'a pas mâché ses mots, particulièrement en ce qui concerne le bac. M.Benbouzid exhortera fermement les directeurs de wilayas de procéder dès l'année prochaine, à l'affichage des résultats des autres lycées dans chaque lycée afin, dit-il, «de frapper les esprits et inciter à faire plus d'efforts». Pour ce qui est du problème du manuel scolaire, un problème qui revient à chaque rentrée scolaire du fait que l'Etat n'assure et ce depuis 1962, la disponibilité qu'à 50%, le ministre de l'Edu-cation qui avoue franchement que c'est là un problème épineux, dira néanmoins, que des efforts titanesques sont déployés par les autorités afin de produire d'ici aux trois prochaines années, plus de 65 millions de manuels scolaires pour satisfaire tous les paliers. En attendant, martèlera le ministre, «toutes les entreprises de l'Etat sont mobilisées pour préparer le manuel scolaire afin qu'il soit disponible avant le 15 septembre, d'autant plus, dira-t-il, que les imprimeurs privés avec qui son département avait signé des conventions pour éditer les manuels scolaires, se sont désistés sans crier gare». Offensif, M.Benbouzid donnera des instructions fermes pour distribuer le manuel scolaire à travers toutes les wilayas d'une manière équitable. Le problème du déficit des enseignants de langue française, estimé à 6000 postes, le ministre qui révèle que 2000 seulement ont été recrutés jusqu'ici, principalement dans les grandes villes où la demande des «licenciés» a été trois fois plus que l'offre, propose de recruter des enseignants à la retraite pour permettre l'encadrement du français à l'échelle nationale et cela rien que pour la deuxième année secondaire. Par ailleurs, dans un point de presse improvisé dans la cour de l'ex-ITE et en réponse à notre question relative au recrutement par la Direction de l'éducation de Béjaïa de personnes sur la base de documents falsifiés, le ministre de l'Education indiquera qu'une commission de l'inspection générale a été installée et envoyée pour enquêter sur les lieux. M.Benbouzid affirmera que des sanctions administratives et judiciaires seront prononcées à l'encontre de toutes les personnes impliquées dans cette affaire. Une affaire, avoue le ministre, «qui concerne plusieurs wilayas».