Quatre migrants d'origine subsaharienne qui tentaient d'entrer clandestinement en Israël ont été tués, mardi dernier, par des gardes-frontières égyptiens. Le drame a eu lieu au sud de la ville Rafah. Le responsable de la sécurité égyptienne n'a pas trouvé d'autre argument, pour justifier cet acte odieux, que la tentative d'évasion de ces migrants clandestins dont la nationalité n'a pu être établie parce qu'ils ne portaient pas de pièce d'identité. Depuis le début de l'année, les Egyptiens ont tué 8 migrants qui tentaient d'entrer clandestinement en... Israël. Tandis qu'au cours de l'année 2008, 28 clandestins ont été abattus, toujours par les gardes-frontières égyptiens. Les 250 km qui séparent les deux pays sont surveillés par les Egyptiens, à la demande des Israéliens ou, en d'autres termes, ils sont chargés de la basse besogne par Tel-Aviv, à savoir celle qui consiste à abattre tout migrant qui essaierait de franchir clandestinement la frontière avec Israël. D'ailleurs, les organisations de défense des droits de l'homme ne manquent pas de dénoncer, à chaque fois, l'attitude égyptienne qui consiste à tirer sur les migrants. Des migrants qui fuient la misère de leur pays d'origine, contraint pour cela de parcourir des centaines, voire des milliers de kilomètres. Israël échappe ainsi à la « vigilance » des organisations de défense, car n'étant pas du tout directement concerné par ce drame qui se joue à ses frontières. En effet, personne ne songerait à condamner Tel-Aviv pour des candidats à l'émigration victimes de balles égyptiennes ; Israël « tire » habilement son épingle du jeu sans même faire le moindre effort, comme le laisserait supposer la logique, y compris en direction de l'Egypte, afin de réduire sensiblement ce flux migratoire clandestin. Les Egyptiens, par contre, ne semblent pas du tout gênés d'une quelconque manière de jouer le rôle de gendarme et de peloton d'exécution au profit d'Israël, comme on l'a vu encore une fois avant et après l'agression israélienne contre la bande de Ghaza, à la fin de l'année dernière. Ils ont en effet été « sommés » par les Israéliens non seulement de surveiller la frontière, mais surtout d'empêcher par tous les moyens toute « incursion », palestinienne ou autre, à Ghaza, participant en quelque sorte ainsi à la mise en place d'un « cordon de sécurité » au profit d'Israël. Un dispositif qui a facilité le bouclage des territoires palestiniens, prélude à l'agression militaire Plomb durci dont a été victime la population civile de Ghaza. Pour preuve, les innombrables allers retours du ministre des Affaires étrangères israélien entre Le Caire et Tel-Aviv, à la veille de l'agression israélienne contre les Palestiniens. Plusieurs mois après, l'Egypte ne semble pas vouloir se départir de ce rôle.