Si les pluies diluviennes de ces derniers jours ont, certes, été accueillies avec joie par les fellahs, elles ont par contre causé beaucoup de dégâts. Ainsi, à Oum El Bouaghi, des sources concordantes font état de la découverte hier du cadavre d'un jeune homme (Ch. A.) de 28 ans, habitant dans la commune de Aïn Zitoun. Sa mort est due aux crues, ajoute-t-on. Avant-hier, un homme de 33 ans a été emporté par les flots impétueux des crues de l'oued Tandja, du côté de Sigus. Accompagné de sa famille, A. Salim est descendu de sa voiture pour appeler les secours. Mal lui en prit car le bouillonnant déluge l'a emporté. Les éléments de la Protection civile l'ont repêché pour l'évacuer vers les urgences, malheureusement, il décédera en cours de route. Par ailleurs, les éléments de la Protection civile ont dû intervenir, avant-hier, pour porter secours à une dizaine de familles habitant la commune de Aïn Fakroun. Dans la wilaya de Skikda, des orages ont eu lieu, par intermittence, ces dernières 48 heures. «Seules des inondations sans gravité, causées essentiellement par le manque d'entretien des réseaux, ont été relevées dans quelques cités de la ville de Skikda», affirme le chargé de la communication de la Protection civile. Rappelons cependant qu'il y a dix jours, deux femmes avaient été emportées par les crues de l'oued Nsa, à El Harrouch. Le cadavre de l'une d'elles a été retrouvé le lendemain, et les recherches se poursuivent pour retrouver le corps de la deuxième. Dans la wilaya de Batna, deux communes, Ouled Fadhal et Chemora, ont été particulièrement touchées par les pluies torrentielles qui se sont abattues vendredi et samedi sur la région. Soixante familles de la commune de Chemora et dix de celle de Ouled Fadhal ont été provisoirement évacuées par les services de la wilaya, au moment où une cellule de crise a été mise en place samedi pour suivre le développement de la situation. Dans la matinée d'hier, les habitants de Ouled Fadhal ont protesté en fermant la RN88 reliant les deux wilayas de Batna et Khenchela, à travers leur commune. Selon eux, l'oued qui traverse leurs quartiers respectifs n'aurait pas fait autant de dégâts si son pont avait été construit dans les normes. Des routes ont été fermées dans les deux communes et entre celles de T'kout et Ghassira. On a constaté aussi que des vergers et des potagers ont été emportés par les eaux. A Biskra, on enregistre de nombreux dégâts dans les habitations, exploitations agricoles et infrastructures autoroutières. Devant l'ampleur des dégâts, le wali a réquisitionné des hélicoptères de l'ANP pour porter secours aux habitants d'El Horaya, dans la commune de Sidi Okba. L'alimentation en eau potable est coupée dans plusieurs quartiers du chef-lieu. Les habitants du quartier d'El Alia, occupant de vieilles maisons, ont passé la nuit de samedi dernier «à la belle étoile ou chez des amis car nos toits n'ont pas supporté la force de ces orages», racontent-ils. Hier, ils étaient des dizaines devant le siège de l'APC pour demander l'assistance des pouvoirs publics, lesquels, devant l'ampleur des dégâts, ont mis en place, dans toutes les communes, des cellules de crise ayant pour mission de recenser les victimes des intempéries, d'évaluer le niveau des dommages et de leur offrir de l'aide. Même le trafic ferroviaire est paralysé à cause du déraillement du train assurant la liaison Biskra-Constantine. Des kilomètres de routes communales et vicinales sont impraticables. La RN46 reliant Biskra à El Hadjeb est coupée à cause de l'effondrement d'un pont. Le pont de M'Chouneche est encore une fois tombé. A Chetma, Doucen, Droh, Djemorah, Branis, Tolga et Aïn Naga, ce sont des dizaines de serres, de régimes de dattes et des parcelles plantées qui ont été détruits. Des localités, telles que Regma, dans la commune de Zeribet El Oued, sont complètement coupées du monde. Les brigades de secours de la Protection civile ne peuvent pas y accéder avant la décrue. «En 48h, les agents de la Protection civile sont intervenus 105 fois pour porter secours et aide aux populations mises en danger par ces brusques et fortes averses», a déclaré le capitaine Omar Slatnia. A Souk Ahras, les pluies diluviennes qui se sont abattues dans la nuit de samedi à dimanche ont causé des infiltrations d'eau dans les quartiers périphériques du chef-lieu de wilaya, ainsi que dans les agglomérations et mechtas éloignées des communes de Taoura, Sedrata et Ouled Driss. Des citoyens déplorent les défaillances dans le réseau de canalisations et l'aménagement urbain et l'existence d'avaloirs dont la conformité laisse à désirer. S'agissant de la perturbation de la circulation routière, des dérapages de véhicules ont été signalés dans plusieurs régions de la wilaya, notamment à Taoura.