L'Iran est contre la fabrication d'armes de destruction massive, y compris nucléaires, a affirmé hier le nouveau ministre de la Défense, Ahmad Vahidi, recherché par l'Argentine pour son rôle présumé dans un attentat antijuif en 1994. Ces déclarations surviennent alors que les grandes puissances, qui soupçonnent l'Iran de chercher à se doter de l'arme nucléaire, ont jugé insuffisantes les dernières propositions iraniennes sur le nucléaire, tout en réclamant une réunion au plus tôt avec Téhéran. « Nous considérons la fabrication d'armes de destruction massive comme contraire à nos principes religieux, humains et nationaux », a dit M. Vahidi. « Nous n'avons jamais eu et nous n'avons pas la fabrication des armes nucléaires inscrite à notre programme », a dit le ministre dont la nomination au nouveau gouvernement du président Mahmoud Ahmadinejad avait été approuvée par une large majorité de députés la semaine dernière. A la demande de la justice argentine, Interpol a diffusé en 2007 un avis de recherche concernant Ahmad Vahidi pour son éventuelle implication dans l'attentat contre l'Association mutuelle israélite argentine (Amia) à Buenos Aires, qui avait fait 85 morts et 300 blessés en 1994. L'Iran a toujours démenti avoir des visées nucléaires militaires mais a rejeté toute idée de gel de ses activités d'enrichissement, malgré cinq résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU en ce sens, dont trois assorties de sanctions. L'uranium enrichi sert de combustible nucléaire pour produire de l'énergie électrique, mais peut aussi entrer dans la fabrication, à un très haut degré d'enrichissement, de l'arme atomique. Vendredi, le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a défendu avec force le droit de son pays au nucléaire. « Il faut rester ferme pour défendre ses droits au nucléaire. Y renoncer (...) signifie le déclin ». Les grandes puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, Allemagne) ont décidé vendredi de demander à l'Iran une réunion le plus tôt possible après avoir jugé que ses propositions ne répondaient pas aux questions sur le nucléaire. Le département d'Etat américain a dit vouloir tester la réalité de la volonté de dialogue affichée par l'Iran. Dans son document, l'Iran, sans parler de son programme d'enrichissement d'uranium, propose de définir « un cadre international empêchant la recherche, la production, la détention et la multiplication des armes nucléaires et qui aille aussi vers la destruction des armes nucléaires ». Malgré six années d'enquête, l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) n'est pas en mesure de dire si le programme nucléaire iranien est totalement pacifique.