Objectif n L'Iran est contre la fabrication d'armes de destruction massive, y compris nucléaires, a affirmé son nouveau ministre de la Défense. Ces déclarations surviennent alors que les grandes puissances, qui soupçonnent l'Iran de chercher à se doter de l'arme nucléaire, ont jugé insuffisantes les dernières propositions iraniennes sur le nucléaire, tout en réclamant une réunion au plus tôt avec Téhéran. «Nous considérons la fabrication d'armes de destruction massive comme contraire à nos principes religieux, humains et nationaux», a déclaré, ce samedi matin, Ahmad Vahidi. «Nous n'avons jamais eu et nous n'avons pas la fabrication des armes nucléaires inscrites à notre programme», a dit le ministre dont la nomination au nouveau gouvernement du président Mahmoud Ahmadinejad avait été approuvée la semaine dernière. L'Iran a toujours démenti avoir des visées nucléaires militaires mais a rejeté toute idée de gel de ses activités d'enrichissement, malgré cinq résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU en ce sens, dont trois assorties de sanctions. Hier, vendredi, le guide suprême iranien, l'ayatollah Ali Khamenei, a défendu avec force le droit de son pays au nucléaire. «Il faut rester ferme pour défendre ses droits au nucléaire. Y renoncer signifie le déclin.» Les grandes puissances du groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne, Allemagne) ont décidé, hier, vendredi, de demander à l'Iran une réunion le plus tôt possible après avoir jugé que ses propositions ne répondaient pas aux questions sur le nucléaire. Le groupe de 5+1 «continuent à examiner» le dernier document et ont toujours pour objectif de parvenir «à des négociations substantielles» avec l'Iran, a affirmé pour le porte-parole de Javier Solana, Haut représentant de l'Union européenne pour la politique étrangère.Les grandes puissances envisagent d'adopter un nouveau train de sanctions contre le pays, si l'impasse persiste et si l'Iran refuse de geler son programme d'enrichissement d'uranium. A présent, «il faut voir si on essaie de dialoguer encore, ou si on considère que c'est nul et non avenu», ce qui ouvrirait la porte à des discussions sur un nouveau train de sanctions contre Téhéran, souligne un diplomate d'un pays du groupe 5+1. «Il y a davantage de prise de conscience (parmi les Etats de l'UE) de ce qu'est vraiment le programme iranien. On est vraiment dans une zone très dangereuse maintenant», a ajouté ce diplomate. Le département d'Etat américain a dit, de son côté, vouloir tester la réalité de la volonté de dialogue affichée par l'Iran.Dans son document, l'Iran, sans parler de son programme d'enrichissement d'uranium, propose de définir «un cadre international empêchant la recherche, la production, la détention et la multiplication des armes nucléaires et qui aille aussi vers la destruction des armes nucléaires». Malgré six années d'enquête, l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea) n'est pas en mesure de dire si le programme nucléaire iranien est totalement pacifique.