Inauguré en grande pompe par le président de la République en 2007, le Centre des affaires El Wouroud, situé à Bab Dzaïr, est complètement délaissé. Ses parties communes sont sales depuis plusieurs mois faute de femmes d'entretien. Ses deux ascenseurs sont aussi en panne, ce qui pousse notamment les personnes âgées à emprunter les longs escaliers pour arriver aux étages supérieurs. Les plantes qui ornementaient le centre sont presque toutes mortes faute de jardinier. Mais le plus inquiétant reste la passivité du propriétaire du centre en question, en l'occurrence l'Entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI, ex-EPLF) de Blida. Dans ce sens, cette entreprise décline sa responsabilité et rejette tout dialogue, et ce, sous prétexte que la direction générale de l'ENPI a cédé la gestion immobilière de son patrimoine à une nouvelle filiale, alors que cette dernière n'a toujours pas pris en charge le Centre des affaires El Wouroud. Ne pouvant plus activer dans un environnement pareil, des propriétaires de locaux, ainsi que des locataires, se sont réunis mercredi dernier, dans un local situé au sein même de ce centre, pour énumérer tous les problèmes auxquels ils font face au quotidien et essayer de proposer des solutions. L'initiateur de la réunion, Adlen Benziada, déclare : «L'ENPI n'a rien fait pour nous, elle nous oriente juste vers sa filiale Djaz immo, dont le siège est à Alger, et cette dernière nous a promis des merveilles…, mais rien n'est concrétisé sur le terrain. Le centre est toujours abandonné, d'où l'urgence de s'organiser pour mieux défendre nos problèmes.» Et de poursuivre : «Je me sentais dans l'obligation à un certain moment de prendre en charge la maintenance de l'ascenseur à mes propres frais, car ne supportant plus de voir des personnes âgées monter jusqu'au quatrième étage pour des contrôles à la Casnos. Malheureusement, l'ascenseur est retombé en panne parce qu'il y a eu des infiltrations d'eau suite aux dernières pluies.» Il est utile de noter que le contrat liant l'administrateur qui gérait le centre des Affaires El Wouroud pendant plusieurs années a été rompu il y a environ six mois et qu'il n'a pas été renouvelé. Pour le remplacer, l'ENPI a lancé un avis d'appel d'offres pour la sélection d'un nouvel administrateur, mais avec des conditions jugées «draconiennes», cela n'a fait qu'engendrer l'infructuosité de tous les appels. Les quatre gardiens du centre sont non seulement sans salaire depuis plus de quatre mois, mais ne savent plus qui est leur tutelle après la rupture du contrat avec l'ancien administrateur. «Nous avons vu avec l'ENPI et cette dernière nous a renvoyés, à maintes reprises, à la direction générale de sa filiale chargée de la gestion immobilière. Malheureusement, les responsables de cette dernière n'ont rien fait pour nous, à ce jour.»