La tomothérapie est une technique de radiothérapie guidée par l'image, consistant à coupler un scanner et un accélérateur de particules miniaturisés. Le traitement du sein par tomothérapie, une technique innovante de radiothérapie, a fait l'objet ,la semaine dernière, d'une rencontre-débat à Alger, «Ray therapy Day 2018», organisée par la société Ray Therapy, en collaboration avec Accuray, représentant officiel de la société américaine Accuray, spécialisée dans la fabrication de deux technologies innovantes, la tomothérapie et cyberknife. Cette rencontre a regroupé des sénologues, des radiothérapeutes et des physiciens médicaux de différents services des centres hospitaliers. «La tomothérapie est une technique de radiothérapie guidée par l'image, qui consiste à coupler un scanner et un accélérateur de particules miniaturisé tournant autour du patient ‘‘en spirale'' pendant que la table sur laquelle il est allongé se déplace dans le sens de la longueur», a expliqué Benbousta Karim, du centre de radiothérapie privé de Sidi Abdallah. Et de préciser que grâce à cet appareil, on garantit au patient un meilleur ciblage du tissu tumoral à irradier, tout en réduisant les risques d'irradiation des organes sains à proximité. «Cette technologie est destinée à des localisations et des traitements complexes, tels que ceux des cancers de la sphère ORL, la prostate et les doses ne sont délivrées que sur la tumeur. Ce qui permet de réduire les effets secondaires, en passant de 22%µ à 2%. C'est extraordinaire», a-t-il ajouté. Ce traitement d'une grande précision permet également, a-t-il indiqué, de réduire le nombre de séances, notamment pour certaines pathologies. «Ce qui a un impact sur le confort du patient et surtout pour les coûts de prise en charge, sachant qu'un traitement du cancer du sein avec tomothérapie revient à 300 000 DA pour 30 séances», a-t-il précisé. M. Benbousta a souligné que la demande est de plus en plus importante. «Les patients viennent de toute l'Algérie, rien que pour l'année 2018, 600 malades ont été traités pour toutes localisations confondues au centre de Sidi Abdallah. Malheureusement, certains arrivent chez nous, mais n'ont pas les moyens de bénéficier de ces traitements et on fait de notre mieux…», a-t-il déploré. Dr Oubadi Samira, du centre privé de Sidi Abdallah, est revenu sur l'importance de prendre en charge des patientes dans les délais pour leur offrir des chances de guérison, notamment avec la technique de pointe de la tomothérapie, la radiothérapie ciblée, qui, selon elle, a de nombreux avantages. «Le traitement s'étale sur un nombre de séances très réduit. 25 séances sont programmées au lieu de 33. Ce qui induit moins de déplacements pour le patient et moins de dépenses. Avec un scanner intégré dans la machine, le suivi et l'évolution de la tumeur sont faits de manière régulière et cela permet d'adapter le traitement», a-t-elle indiqué. Dr Oubadi a, par ailleurs, souligné : «Le cancer du sein représente la première localisation prise en charge. Elle représente un tiers de toute l'activité du centre. Une machine de tomothérapie est consacrée à cette localisation.» A noter que l'Algérie est le premier pays d'Afrique à acquérir ces machines par le centre privé de Sidi Abdallah, dirigé par le Dr Yaker depuis 2017. «Comparativement à l'ancienne technique, avec la tomothérapie on a moins de toxicité chez le patient avec la même dose émise. Comme on peut augmenter la dose et ne pas dépasser le taux de toxicité que l'on retrouve avec la radiothérapie classique qui irradie un gros volume de tissus sains», avaient précisé les responsables d'Accuray lors de l'inauguration du centre. C'est le traitement des cancers ORL qui a fait la réputation de cette machine, ont-ils précisé, et de souligner que les localisations les plus difficiles à atteindre sont aujourd'hui traitées avec sécurité, à l'exemple du crâne, du rachis et du poumon. «La machine existe depuis 25 ans et 400 000 personnes ont été déjà traitées», ont-ils ajouté. Le cyberknife, quant à lui, consiste à traquer la tumeur en la suivant dans ses mouvements provoqués par la respiration et les autres mouvements du corps. Par ailleurs, les spécialistes ont insisté sur la formation spécifique de radiothérapeutes, de physiciens médicaux et de manipulateurs.