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«Nous proposons une radiothérapie novatrice de haute précision pour des tumeurs complexes» Lionel Hadjadjeba. Président-directeur général de la société Accuray
Leader en radiothérapie oncologique, Accuray est une société américaine qui met au point des solutions de traitement innovantes, qui assurent aux patients atteints de cancer une espérance et une meilleure qualité de vie. Dans cet entretien, Lionel Hadjadjeba, président- directeur général d'Accuray, rencontré en marge de l'inauguration du centre anticancer Sidi Abdallah-cancérologie(CSA-C), revient dans cet entretien sur les deux technologies innovantes de son groupe, à savoir la tomothérapie et CyberKnife. «L'Algérie est le premier pays africain à avoir acquis cette technologie», a-t-il souligné. Quelle est l'activité de votre entreprise et en quoi consiste cette nouvelle technologie que vient d'acquérir un nouveau centre privé algérien dans la lutte contre le cancer ? Principalement, notre entreprise est spécialisée dans la fabrication et la commercialisation des solutions de traitement des tumeurs cancéreuses. Ce sont des solutions innovantes par leur précision et la capacité de répondre aux besoins spécifiques de chaque patient, notre but est de faire en sorte qu'il ait une vie meilleure, une fois le cancer diagnostiqué, ce n'est pas du blabla. Il faut savoir que chaque tumeur est spécifique à chaque patient et les patients sont différents. Si vous avez une machine classique, elle va faire un traitement de radiothérapie. Avec la tomothérapie, dernière acquisition du Pr Yaker, ultérieurement le CyberKnife, qui sera la prochaine acquisition, le Pr Yaker et son équipe ont la possibilité de se conformer à la tumeur par deux moyens. D'abord aller irradier la tumeur et dessiner ses contours. Si la tumeur a la forme d'une pomme de terre, on va faire en sorte de dessiner les contours exacts et envoyer de la radiothérapie directement au centre de la tumeur. La deuxième chose concerne une autre machine qu'on va mettre au point, qui consiste à suivre la tumeur lorsqu'elle bouge. Il y a plusieurs mouvements qui font que la tumeur bouge, la respiration, les mouvements de l'intestin, etc. Lorsqu'elle est traitée, elle va régresser et tirer les tissus sains avec elle qui seront irradiés. Vous venez donc de livrer la première machine de tomothérapie au Maghreb et en Afrique. Y a-t-il d'autres centres algériens qui sont intéressés par vos équipements ? Effectivement, il y a des contacts très avancés avec les responsables de l'hôpital de l'armée (HCA). Comme il y a aussi des centres privés qui nous ont sollicités à travers notre représentant en Algérie, la Sarl Ray Therapy. Les centres publics sont également intéressés et les discussions n'ont pas encore abouti. Comme nous l'avons fait dans d'autres parties du monde, notre but est de vendre notre technologie aux gens qui créent le futur. Le Pr Yaker nous a choisis et nous avons adhéré à son programme et travaillons en collaboration avec son équipe pour faire de son une référence. Le Pr Yaker s'équipe de nos deux technologies, la tomothérapie et le cyberKnife. Il forme son équipe au-delà de ce que fait un centre classique, pour qu'ils deviennent des experts dès le début. Cette expertise va être utile, car nous allons pouvoir faire visiter en Algérie ou au Maghreb ce centre aux clients qui sont intéressés par notre technologie. Qu'apporte de plus cette nouvelle technologie dans le traitement du cancer comparativement aux machines conventionnelles de radiothérapie ? Qui peut le plus peut le moins. Il est évident que nos machines font de la médecine de très haut niveau, mais cela n'empêche pas de traiter des tumeurs simples. On parle beaucoup d'économie de santé et dans celle-ci il y a le côté économique et l'aspect clinique, et la technologie que nous proposons est à la fois moins chère et plus efficace que les modalités équivalentes, telles que la chirurgie ou la chimiothérapie, notamment dans les pays développés, où les coûts sont énormes. Avec cette technologie innovante, on arrive à traiter surtout avec moins d'effets secondaires. Si on prend l'exemple des métastases cérébrales, il est difficile d'assurer un traitement tel que la chirurgie sans effets secondaires, alors qu'avec la tomothérapie on irradie sans toucher au cerveau. C'est également le cas du sein, où le traitement est administré sans toucher au cœur qui est sous-jacent. Il en est de même pour celles qui ont bénéficié d'une chirurgie réparatrice du sein qui peuvent être traitées sans attaquer la prothèse. Il faut savoir que le cancer est devenu une maladie chronique, donc certains patients récidivent, et avec notre technologie, il est encore possible de bénéficier de la radiothérapie. Les patients peuvent être ré-irradiés sans problème, alors qu' auparavant, c'était compliqué, car certaines doses étaient déjà atteintes. Le cas du cancer de la prostate est aussi un exemple à citer, qui bénéficie de différents traitements (chirurgie, chirurgie micro-invasive, hormonothérapie) avec des effets secondaires importants (incontinence urinaire, impuissance, etc.), alors qu'avec la tomothérapie il n'y a aucun effet secondaire. Il y a aussi autre chose de très important avec cette nouvelle technologie, à savoir l'hypofraction, c'est-à-dire au lieu de faire 40 séances, le patient peut en faire 15 et avec le cyberKnife, c'est encore mieux, on peut en faire que 2 à 3 selon l'indication. Les équipes du centre du Pr Yaker sont-elles prêtes à manipuler ces machines. Quelles sont les dispositions prises pour pallier les problèmes de maintenance ? Accuray accompagne systématiquement ses clients qui sont, je précise, les médecins radiothérapeutes, les radiologues, les physiciens et les manipulateurs. Des accords pour définir les besoins et les endroits pour la formation ont été établis. On s'adapte, au début, au niveau des clients, et toute cette équipe doit être formée, car une fois la machine installée, on doit commencer à traiter des malades. Avec notre partenaire, on a bien défini les besoins et les endroits qui sont à même d'assurer la formation spécifique. Quant à la maintenance, nous avons des accords avec notre partenaire Ray Therapy, qui s'est chargé de former des ingénieurs, procéder à l'acquisition des pièces de rechange et constituer un stock. Des études ont montré qu'un client formé a beaucoup moins de chances d'avoir des problèmes techniques qu'un client non formé. Ces machines sont également suivies par des équipes sur les aspects techniques et logistiques dans nos centres à travers des outils tels que le monitoring. On ne peut pas travailler autrement, nous avons optimisé un stock de pièces de rechange. Les coûts de prise en charge seront donc élevés ? Nos machines sont adaptées au pouvoir du remboursement dans tous les pays où nous sommes présents. En Inde, nous avons dix machines qui fonctionnent, et pourtant ce n'est pas un pays riche. C'est une question de business-modèle. Cela se fait sur le nombre de patients et un nombre d'années. Il y a des coûts fixes, plus on fait de patients plus le prix baisse.