Les deux syndicats autonomes de l'éducation, notamment le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) et l'Union nationale des professionnels de l'éducation et de la formation (Unpef) ont observé une journée de protestation hier, à travers le territoire de la wilaya de Tizi Ouzou. Selon les initiateurs de cette grève, la manifestation a été un succès eu égard à l'écho favorable qu'elle a rencontré auprès des enseignants tous paliers confondus. Du côté du Cnapest, l'on avance un taux de suivi qui s'élève à 95 % à l'échelle de la wilaya. Selon le coordinateur local, M. Challal : « Cela démontre le degré de mobilisation des enseignants autour de leur syndicat pour faire valoir leurs droits et exprimer leur ras-le-bol. » Le Cnapest qui promet d'autres actions entend sérieusement ramener les responsables de l'éducation de la wilaya à la table de négociation. En fait, l'organisation réclame « la prise en charge des arriérés de salaire, des primes et indemnités qui sont suspendues depuis 2002 pour un bon nombre d'enseignants du secondaire et l'arrêt des intimidations ». Le syndicaliste atteste également : « Les enseignants du secondaire veulent l'assainissement définitif de la situation administrative et financière. » Ayant marqué un débrayage pendant la journée d'hier, les enseignants affiliés à l'Unpef étaient au rendez-vous à l'appel de leur syndicat. Ce dernier a enregistré, selon son président, un taux de 65 % sur l'ensemble des paliers de l'éducation. L'Unpef qui ne compte pas en rester à cette unique action de protestation, dénonce les agissements de certains inspecteurs de l'éducation. « Nous avons relevé qu'ils intimidaient les enseignants grévistes, en proférant des menaces tel le licenciement, notamment dans les écoles Mâamar et Hamoutène Ali dans la ville de Tizi Ouzou », déclare M. Sarni, président de l'organisation au niveau local. « L'assainissement de la situation financière des travailleurs qui sont restés de l'encre sur le papier, malgré les engagements écrits de la DE », s'interroge Omar Leslous, membre du syndicat. Pour conclure, M. Sarni, rebondit : « On nous dit que les situations financières sont engagées mais on ne voit rien sur le terrain. La direction de l'éducation contre laquelle nous avons actionné une action en justice vient de gâcher une journée de joie aux enfants qui devaient reprendre les chemins de l'école aujourd'hui. La tutelle a contraint des enseignants endettés à recourir aux restaurants rahma et aux couffins pendant ce mois sacré. »