Elles animent les Journées du théâtre du Sud organisées à la faveur de la «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011» par le Théâtre national Mahieddine Bachtarzi (TNA) sous la conduite de M'hamed Benguettaf. Depuis l'année 2008, ces journées sont organisées régulièrement. «M'hamed Benguettaf a remarqué qu'il y a une dynamique dans le théâtre du Sud, mais pas dans le sens géographique. L'idée est de regrouper les artistes et de leur donner un parrainage technique et didactique. Il s'agit d'une formation continue dans un espace de convivialité et de dialogue», nous a expliqué Brahim Nouel, directeur artistique au TNA. Les Journées de Maghnia ont débuté par la pièce Al mazloutine (les démunis) de la troupe El qalima El tayiba de Biskra. Elle a laissé place à Biathatoun min jahanam (Une mission de l'enfer) de l'associatin Rokh el wahat de Ouargla. El houtam (les débris) de l'association artistique Sarkhatou Rokh de Tamanrasset a précédé Jouthatoun ala rassif (un cadavre sur le trottoir) de la troupe Akoun de Béchar. L'association Afaq de Laghouat a présenté, lundi 21 novembre, Chadhaya (éclats), suivie mardi 22 novembre de la pièce Jalalatou al moutakhim al thani (Son Excellence roi boulimique II) de l'Association des arts dramatiques d'Adrar. Durant ce week-end, les troupes de Tindouf, El Oued, El Bayadh et Aïn Safra présenteront les pièces Ibn Roumi fi moudn al safih (Ibn Roumi dans les bidonvilles), El wahla (La boue), El wad ahmel (la crue) et Al nabet (celui qui pousse). Les pièces sont mises en scène par Abdelhamid Benseghir (Biskra), Ahmed Rahmani (Ouargla), Abderrahmane Chamkhi (Tamanrasset), Sâad Allah Ouanous(Béchar), Haroun El Kilani (Laghouat), Bachir Bessouda (Adrar), Boumediène Bella (Tindouf), Mohamed Saïd Rachedi (El Oued), Mohamed Malki (El Baydh) et Abdelkader Djanah (AÏn Sefra). En plus des spectacles, des débats sont organisés sur la littérature et le théâtre. Animés par le journaliste et écrivain Abdelrazak Boukeba, ces débats reviennent sur les expériences romanesques de Abdelwahab Ben Mansour et Lahbib Sayah, sur l'anthropologie et sur les rituels. Après les spectacles, des causeries sont organisées pour approfondir la discussion sur les pièces produites. Les enseignants et critiques, Omar Mayouf, Ali Abdoun, Brahim Nouel et Kamel Bendimerad ont animé des ateliers de formation. «Il faut dire que le théâtre du Sud est le terreau de l'excellence, de la poésie, de l'esthétique et de l'éthique. Cette éthique devait être accompagné par un théâtre national avec sa composante humaine et matérielle. En plus des aspects artistiques, il est nécessaire de donner à ces journées théâtrales du Sud une dimension universitaire et scientifique. Nous voulons poser les jalons avec le monde de la recherche», a relevé Brahim Nouel. Il a appelé à éviter la stagnation dans les écoles (modernes, occidentales, etc). «Notre souci majeur est que les jeunes qui viennent d'Adrar, de Tindouf, de Béchar ou Tamanrasset puissent avoir les outils pour développer le théâtre dans un contexte anthropologique. Des recherches ont établi que les fêtes de la Sbiba ou celles célébrant l'Imzad se rapprochent plus du théâtre. Nous voulons plonger comme des archéologues dans ce patrimoine immatériel, de le développer pour créer un espace esthétique spécifique», a-t-il ajouté.