Le Théâtre national algérien Mahieddine-Bachtarzi ouvre ses portes et accueille le théâtre du Sud. Ce ne sont pas moins de huit wilayas de cette partie de l'Algérie à participer à cette 3e édition des Journées théâtrales du Sud qui s'étaleront jusqu'au 23 du mois en cours (Tamanrasset, Béchar, Adrar, Ouargla, Naâma, El-Bayadh, Laghouat et Biskra). “Trois ans auparavant, parler du théâtre au Sud n'était qu'un rêve (…)”, a souligné Brahim Nouel dans son allocution d'ouverture. C'est l'association culturelle des arts dramatiques Sarkahtou El Rokh de la wilaya de Tamanrasset qui a ouvert ces journées dédiées au 4e art, avec Zawbaât essarab (la tempête du mirage), mise en scène par le jeune Azouz Abdelkader, dont le texte est signé par Fertouni Mouloud. Sur scène, un puits, un arbuste et l'entrée d'une hutte constituaient le décor de la pièce. Un immense voile blanc sépare la scène en deux : le village et l'autre côté de la colline. Des airs de musique targuie envahissent la salle, des pas de danse, un élément très présent dans la pièce. Des personnages défilent, racontent une histoire. Celle des habitants de l'Atakor. Deux jeunes veulent comprendre ce qui se passe, se rendent chez le sage de la tribu. Et là, commence l'histoire. Zawbaât essarab est une pièce dont les faits sont tirés de légendes populaires de Tamanrasset, empreintes de faits tournant autour de personnages légendaires ayant habité, probablement, la région du Tassili. Au-delà de sa portée légendaire, ce sont d'autres thèmes que l'auteur de la pièce aborde. Des thèmes de la vie, du quotidien. Une heure durant, c'est le sacrifice pour un idéal, la patrie et l'honneur, la peur du lendemain, surtout dans ces régions, de l'ennemi même imaginaire, qui sont abordés, voire sous-entendus par les comédiens. C'est aussi la crise identitaire qui est suggérée, même de façon timide. Toutefois, le manque de rythme et les problèmes de diction ont diminué de la beauté et de la portée du texte et de son intensité. Un certain manque de cohésion dans le jeu et la répartie entre les comédiens se faisait sentir durant toute la durée de la pièce, déconnectant de temps à autre le spectateur. Pour cette pièce, il manquait encore deux ou trois répétitions, pour plus d'homogénéité et de pertinence. Par ailleurs, malgré ces “erreurs techniques”, il n'en demeure pas moins que la volonté d'instaurer une tradition théâtrale dans cette ville est manifeste. De plus, une fibre artistique se dégageait de certains comédiens.