Si certaines communes disposent mais ne mettent pas en valeur leurs potentialités pour réduire, un tant soit peu, l'anarchie, d'autres trouvent de la peine à dégager des assiettes foncières pour la réalisation de ce genre d'infrastructures. Alors que des milliers de commerçants anarchiques occupent illégalement les rues d'Alger, des marchés de proximité réalisés à coups de milliards restent toujours fermés. Plusieurs communes sont touchées par ce phénomène dû, on ne peut plus clair, à des entraves bureaucratiques. Les jeunes chômeurs parlent de « favoritisme » et perdent tout espoir de bénéficier, un jour, d'un étal ou d'un local. Cependant, les autorités de la wilaya d'Alger semblent avoir oublié l'existence même de ces infrastructures et l'urgence de leur mise en exploitation. A Zéralda, les autorités locales tardent à ouvrir le marché couvert flambant neuf réalisé au village agricole (El Qaria). Pourtant, il y a un peu plus de deux années, les responsables municipaux se sont engagés en présence de l'actuel ministre du Commerce à réceptionner cette infrastructure dans les quelques jours à venir. Ce qui a été fait, effectivement, mais sans que les étals soient mis à la disposition de la population, qui continue de faire ses emplettes au niveau d'un espace anarchique et infect se trouvant dans les parages. Le constat est le même pour la municipalité de Mahelma. Le marché couvert, dont les travaux ont été achevés depuis plusieurs mois, reste toujours fermé. Les autorités locales ont lancé, le mois de juin dernier, une soumission pour la location des locaux, mais les prix proposés étaient tellement exorbitants que les intéressés ont fini par se désister. Et pour cause, l'infrastructure demeure toujours fermée. « Le seul perdant n'est autre que le simple citoyen qui continue de se rabattre sur le marché anarchique autorisé par les services de l'APC », regrette un homme d'un certain âge, originaire de cette commune. A Ouled Moussa, à l'est d'Alger, les habitants n'arrivent pas à comprendre pourquoi le marché communal est toujours fermé. Pourtant cette nouvelle infrastructure, répondant à toutes les normes requises, n'attend que le feu vert des autorités. Les citoyens, croit-on savoir, commencent à en avoir marre de cette situation et exigent l'éradication des marchés anarchiques qui pullulent à travers leurs quartiers. Les jeunes chômeurs, eux, ont déposé leurs dossiers au niveau de la mairie et attendent impatiemment la réponse de l'autorité locale. Cette situation, faut-il le préciser, n'est pas spécifique aux seules communes isolées, à El Biar, à titre d'exemple, pas moins de trente locaux commerciaux situés au sous-sol de la place Kennedy sont fermés depuis des années. En revanche, sur cette même place, des dizaines de commerçants ambulants sont présents et un marché anarchique s'est dressé. Ainsi, si certaines communes disposent mais ne mettent pas en valeur leurs potentialités pour réduire, un tant soit peu, l'anarchie, d'autres, par contre, trouvent de la peine à dégager des assiettes foncières pour la réalisation de ce genre d'infrastructures. Il est à citer, à titre d'exemple, les communes d'El Achour, Bab Ezzouar et Bir Mourad Raïs. Mais aussi, d'autres municipalités telles que Aïn Benian où les travaux de réalisation d'un nouveau marché avancent à pas de tortue.