Dans trois mois, toutes ces eaux vont être mises en réserve puisque cette wilaya bénéficiera de son quota de 100 000 m3 sur la production d'eau dessalée. C'est ce mardi 5 septembre que le premier des dix modules de l'usine de dessalement d'eau de mer va entrer en activité avec le refoulement de 20 000 m3/jour vers les réservoirs de Dziouia. Cette fois, ce sera la bonne, assure le directeur de l'hydraulique, selon les engagements de Sonatrach et de son partenaire ibérique. Après le premier module, au rythme de tous les 10 jours, les 9 autres modules seront tour à tour mis en marche pour que l'usine atteigne, au bout de trois mois, les 200 000 m3/j de sa capacité de production. Pour rappel, jusqu'à aujourd'hui, Témouchent s'alimentait du stock de 13 millions de m3 d'eau constitué au cratère de Dzioua après un lâcher à partir du barrage de Boughrara, un lâcher dont une bonne part des eaux avait été récupérée sur la prise installée à l'embouchure de la Tafna. Ainsi, Oran en recevait journellement 60 000 m3 et Témouchent 25 000. Cette dernière disposait en outre de 25 000 m3 à partir de Béni Bahdel auxquels s'ajoutent 30 000 autres provenant de ressources locales, ce qui équivaut à ses besoins estimés à 80 000 m3/j. Dans trois mois, toutes ces eaux vont être mises en réserve puisque la wilaya de Témouchent bénéficiera de son quota de 100 000 m3 sur la production d'eau dessalée. De même, les deux monoblocs de dessalement de 10 000 m3/j, l'un installé à la plage des Mouches et l'autre à Bouzedjar, pourraient être déplacés vers une autre wilaya littorale. C'est ce qui peut arriver de mieux notamment à Bouzedjar où le site de la ZET est sérieusement défiguré. Mais d'ici là, la DHW devra avoir mené à bien le programme d'adduction engagé en aval de Dzioua. Long de 150 km, il concerne trois couloirs dont le premier va d'est en ouest jusqu'à Hassasna à travers les piémonts sud. Le deuxième, également d'est en ouest, alimentera les communes du littoral jusqu'à Madagh. Enfin, à l'opposé, en direction de l'ouest, il y aura le couloir Dziouia-Oulhaça. Il restera en outre à dédoubler l'actuelle conduite qui dessert Témouchent et El Maleh à partir de Dzioua. Concernant un dernier couloir en projet au profit des communes de la Mléta, un financement a été mis en place pour 2010. Mais si la question de la soif va être résolue à terme, c'est le gaspillage de l'eau qui pointe dans la mesure où l'ADE ne gère que 8 communes sur les 28 de la wilaya et que dans la majorité des localités, l'eau est payée au forfait. Selon le DHW, l'ADE va être en charge de toutes les communes, et comme le réseau de distribution a été rénové à 80% et que c'est ce qui coûte le plus cher, cette entreprise n'aura qu'à investir dans l'installation de compteurs. Enfin, une autre échéance attend la wilaya car, dans quelques années à peine, la wilaya d'Oran verra la livraison d'autres stations de dessalement actuellement en chantier. De la sorte, les 200 000 m3 produits à Témouchent y resteront. Or, il n'et pas certain, au regard de l'actualité économique, que d'ici là la zone industrielle projetée par sonatrach sur le littoral témouchentois aura vu le jour. Où ira alors le surplus puisque, contractuellement, il n'est pas question de demander aux Espagnols de diminuer la production ?