Cuba a tourné le 19 avril dernier une page de son histoire. Pour la première fois depuis 1959, le chef de l'Etat en exercice ne porte pas le nom de Castro. Après Fidel qui a gouverné jusqu'en 2006, puis son frère Raúl, aux commandes depuis douze ans, un «jeune» dirigeant a accédé au pouvoir. C'est Miguel Díaz-Canel, 57 ans, qui a été élu président du Conseil d'Etat par l'Assemblée nationale. Miguel Diaz-Canel avait recueilli 99,83% des suffrages. Raúl Castro, 86 ans, ne sort pas pour autant de la photo. Il reste à la tête du Parti communiste de Cuba, le seul autorisé sur l'île, «force dirigeante supérieure de la société et de l'Etat» comme le proclame l'article 5 de la Constitution de la République. La date du 19 avril ne doit rien au hasard, puisqu'elle est marque le 57e anniversaire du débarquement raté de la baie des Cochons. Apôtre du développement d'internet et d'une presse plus critique sur l'île, le nouveau président cubain a su se donner une image de modernité tout en demeurant économe en déclarations. Mais le changement commence à s'opérer. L'Assemblée nationale cubaine a adopté à l'unanimité, le 22 décembre 2018, le projet de nouvelle Constitution du pays qui sera soumis à référendum populaire le 24 février 2019. La nouvelle Constitution veut faire évoluer l'économie cubaine, en reconnaissant le marché, la propriété privée et l'investissement étranger, sans renoncer au socialisme, le «socle» de l'Etat cubain.