Ces joutes arabes, qui avaient pour habitude d'être des jeux de seconde zone, vu qu'ils n'étaient qualificatifs à aucune compétition internationale, comme les JO ou le Championnat du monde, sont devenues subitement très prisées par l'élite arabe. En effet, à Doha, pour cette 12e édition, les différentes équipes des nations participantes se sont présentées avec leurs athlètes de très haut niveau, voire les champions du monde ou médaillés olympiques. La raison en est toute simple. Les Qataris, qui voulaient des jeux haut de gamme, ont mis le paquet en offrant aux vainqueurs des récompenses en dollars assez conséquentes. Les techniciens algériens en poste dans les différentes équipes nationales des pays du Golfe nous ont affirmé que la tendance de ces jeux s'oriente vers des compétitions de haut niveau. Aussi bien Boudrali Brahim, entraîneur national de l'EN de Bahreïn, les frères Bensaâd en activité au Qatar, Sahil entraîneur de l'EN de l'Arabie Saoudite, Bouhadou, directeur technique du judo au Qatar, que nous avons rencontrés sur les sites des compétitions, étaient unanimes à dire que le dollar a changé la destinée de ces jeux. Il est vrai qu'une médaille d'or en individuel est primée 5000 dollars à l'athlète et la même somme à son comité olympique. Celle des sports collectifs est de l'ordre de 50 000 dollars, aussi bien pour l'équipe que pour son comité olympique. Il y a d'autres récompenses faramineuses pour tout ce qui est en jeu ou qui sert les jeux, inclus les prix pour les meilleurs journalistes s'élevant à plus de 135 000 dollars. Donc, tout se calcule et se joue sur la base de la cagnotte. Il semblerait que cette donne n'ait pas été prise en compte par l'Algérie qui a préféré miser sur le rajeunissement de son élite. Dans cette optique, la participation de jeunes talents à ces jeux et l'emmagasinement de l'expérience valent leur pesant d'or. Les Qataris, à travers ces jeux, veulent mettre en exergue leurs qualités organisationnelles par leurs capacités à étaler leur richesse pour arriver à leur objectif : démontrer à qui veut que leur pays est apte à organiser en grand et avec des moyens conséquents toute manifestation sportive d'envergure. C'est autant dire une entrée en matière pour le Mondial de football de 2022.
