Malgré une récolte céréalière record de près de 60 millions de quintaux cette année, l'Algérie reste l'un des plus gros importateurs mondiaux de blé. L'Office algérien des céréales (OAIC) vient d'acheter 300 000 t de blé meunier d'origine optionnelle sur les marchés internationaux. Selon des informations recueillies auprès d'exportateurs européens, l'OAIC a payé le blé 192,50 dollars la tonne, coût et fret auprès de la société Toepfer pour 225 000 t et auprès de Granit pour 75 000 t. L'origine de la marchandise, ajoute-t-on, serait vraisemblablement française. Le dernier achat connu de l'OAIC date, rappelle-t-on, de la fin juillet. Il portait sur 500 000 t de blé meunier pour embarquement en septembre. L'OAIC avait payé à l'époque la marchandise à 214 dollars la tonne. La décision de l'OAIC de procéder à ces importations massives s'expliquerait, selon certains observateurs du secteur, par une volonté d'abord de disposer de réserves suffisantes pour faire face à d'éventuelles pénuries comme celle connues par la planète, il y a deux années, et de profiter ensuite de la baisse qui caractérise actuellement les cours mondiaux des matières premières. Des cours qui risqueraient de remonter en flèche avec le renchérissement, ces dernières semaines, du prix du baril de pétrole. En 2007, la tonne de blé avait franchi la barre des 800 dollars. Les mêmes sources avancent que les autorités algériennes pourraient encore importer de nouvelles quantités de blé dans les semaines qui viennent. Selon les prévisions du Centre international des céréales (CIC), le volume des importations de l'Algérie cette année devrait atteindre les 5,1 millions de tonnes de blé, ce qui la place au 5e rang mondial.