Le vendredi, jour sacré ? Oui, certainement lorsque l'on parle du vendredi saint, vendredi précédant le dimanche de Pâques. Jour de la célébration liturgique de la mort sur la croix et de la mise du Christ au tombeau. Par référence à ce jour, tout au long de l'année, les vendredis sont pour les chrétiens un jour de pénitence, d'abstinence de viande, en principe. C'est un jour férié dans presque tous les pays de tradition chrétienne protestante. Le quatrième commandement de l'Ancien Testament, « Souviens-toi du jour du repos pour le sanctifier », fonde la pratique juive du Shabbat sur le récit de la création du monde en six jours. Mais la définition chrétienne donne dimanche comme dernier jour de la semaine. Ce sera donc le jour du Seigneur, jour de repos. Déjà, les Babyloniens avaient consacré un jour à Saturne, considéré comme un génie qui envoyait sur la terre la paresse du corps et la pesanteur de l'esprit. C'était un jour de repos. Le Coran confirme bien la création du monde en six jours mais nous apprend que cette création n'a nullement « fatigué » notre Seigneur. « … sans nulle fatigue de les créer », sourate 46, verset 33. Il n'y a donc en Islam aucune obligation sacrée de repos hebdomadaire. Par contre, un temps fort donne sa spécificité à la société islamique : il est bien précisé dans les versets 9 et 10 de la sourate 62, verset 9 : « Vous qui croyez, quand on vous appelle à la prière à un moment d'un vendredi, empressez-vous au Rappel de Dieu. Laissez là toute transaction. » Verset 10 « une fois accomplie, égaillez-vous sur la terre, et quêtez une part des grâces de Dieu… » Il s'agit donc d'un moment sacré très précis qui ne doit pas être dilué dans une banale journée de repos hebdomadaire. Et le vendredi n'est pas sacré.