Pendant que de nombreux quartiers de la ville souffrent du manque d'eau potable (certains parlent d'une pénurie qui dure parfois une semaine), le précieux liquide coule à flots dans bon nombre de cités. Le programme de réhabilitation du réseau AEP pour la wilaya aura pourtant coûté la bagatelle de 6 milliards de dinars, mais force est de constater qu'après l'inauguration, voilà plus de deux années, par le président de la République du mégaprojet transfert des eaux à partir du barrage de Beni Haroun, des fuites d'eau sont toujours signalées un peu partout. Que les vannes d'alimentation soient ouvertes ou fermées, le résultat est le même : l'eau coule à longueur de journée pour aller se perdre dans les égouts et les avaloirs. Le récent coup de colère du wali à l'égard des responsables de la société de gestion des eaux de Constantine (SEACO), auxquels il a été reproché une absence quasi totale du terrain, prouve s'il en est l'ampleur du phénomène des déperditions d'eau potable qui aurait atteint, selon des sources bien informées, 30% du volume d'eau destiné à alimenter toute la wilaya. Le cas de la cité Loucif où des fuites existent depuis des mois illustre bien cet état de fait. Des habitants de cette cité représentés par l'association de quartier Picasso affirment d'ailleurs « avoir sollicité à maintes reprises les services de l'APC pour mettre fin à ce gâchis mais rien n'a été fait. La première fuite que nous avons signalée concerne l'école Loucif, elle dure depuis plus d'une année. La seconde est située derrière le bâtiment Picasso et l'eau se déverse en pleine route depuis plus de 3 mois ». Et d'ajouter : « En plus des déperditions d'eau potable constatées, il y a lieu de signaler que les fuite d'eaux usées ont fortement endommagé les murs de soutènement des immeubles situés en aval du quartier communément appelée cité d'en bas . Le danger est bien réel car les murs de soutènement de la cité n'ont jamais fait l'objet de réparation. L'exemple a été donné par un mur de soutènement de la cité d'en haut qui a littéralement explosé il y a un peu plus de quatre mois. » En ce qui concerne les avaloirs, précisera notre interlocuteur, situés en bas d'une pente, « ceux-ci sont bouchés, et les eaux usées mêlées à l'eau potable se déversent à longueur d'année sur la route à grande circulation menant à la gare ferroviaire ». Notre interlocuteur ajoutera pour conclure qu'il est grand temps que les autorités concernées s'occupent « plus sérieusement de notre quartier », l'un des plus vieux de la ville de Constantine.