Les communes d'Erraguène et Selma, au sud-ouest de la wilaya de Jijel, sont les régions qui ont le plus souffert de l'isolement tout au long de l'épisode neigeux. Les difficultés pour y ouvrir des voies d'accès, renseignent sur la dure réalité que vivent les habitants des hameaux de ces deux communes, privés d'approvisionnement. Des étudiants à l'université qui pouvaient communiquer avec leurs familles au début de la crise, n'on plus de nouvelles depuis quatre jours. L'absence de réseau téléphonique pourrait, dans le meilleur des cas, être le résultat des coupures d'électricité qui ont touché plus de 19 000 foyers, ce qui aurait notamment rendu impossible le rechargement des batteries de téléphones portables. La situation ne semble pas s'améliorer pour le moment pour certaines régions, d'autant que le temps fait craindre une nouvelle dégradation au vu du ciel menaçant qui s'offrait aux yeux ce dimanche. En effet, le point de situation donné par un responsable de la gendarmerie sur les ondes de la radio locale, dévoile que plusieurs communes subissent encore la fermeture de certains axes routiers du fait de l'épaisseur du manteau neigeux qui nécessite des engins très puissants pour en venir à bout. Les opérations de déneigement se poursuivent, essentiellement sur les axes des communes d'Erraguene, Selma, Beni Yadjis, Djimla, Ouled Askeur, Chahna et Ghebala. Les principaux axes sont ceux reliant Ziama Mansouriah à Erraguene, Selma à Texenna, Beni Yadjis à Tamentout, Djimla à Tamentout et Fedoules, Khoula à Chahna, Bordj T'Har à Ouled Askeur et Ghebala vers Hamala, dans la wilaya de Mila. Par ailleurs, la cellule de crise de la wilaya a annoncé le rétablissement de l'électricité pour la majorité des foyers, précisant qu'il ne reste que 350 répartis sur 15 localités. Jusqu'à ce dimanche la même cellule ajoute que 3 630 kits de produits alimentaires et 2 450 bouteilles de gaz butane ont été acheminés vers les communes dont les accès ont été ouverts. La persistance de ces intempéries a eu des répercussions néfastes sur la mercuriale, principalement les légumes. La pomme de terre par exemple est cédée ces derniers jours à 70 DA/kg. Après cet épisode qui ressemble à celui de l'hiver 2004-2005, il paraît utile de repenser, à l'avenir, la gestion de ce genre d'intempéries notamment en ce qui concerne les stocks de produits alimentaires et de chauffage dans les communes montagneuses, et surtout la sensibilisation des populations isolées sur les pratiques préventives qui permettraient d'alléger de telles difficultés. La disponibilité de ce genre de produits aux chefs-lieux des communes faciliterait assurément l'approvisionnement des populations locales.