Signé par Mehdi El-Djezaïri et édité à compte d'auteur, cet ouvrage fera immanquablement « jaser » dans les chaumières pour ne pas dire dans les hautes sphères. Et pour cause ! L'ensemble des éditeurs ont montré une certaine frilosité quant à sa publication qui risquerait de « fâcher l'establishment ». Car il s'agit d'un roman politiquement incorrect avec la gouvernance. Un regard sans concession, voire un véritable réquisitoire romancé, incisif et cursif à l'endroit des actants et acteurs du pouvoir depuis l'indépendance. Cependant, écrit de par un trait ambivalent au courant de sa plume. Un compromis entre fiction et réalité. Un roman au vitriol brocardant, persiflant et décriant apparemment le « système » et ce, à travers une « cour des miracles » où se croisent un harraga et un professeur de neurologie, Poutakhine, un colonel des services spéciaux, un curé très spécial, le père Clément, Sophie, une biologiste et une vache, Marquise. En compulsant ce roman, la trame plonge le lecteur dans la profondeur abyssale de la détresse humaine. Celle d'un harraga. Un narrateur criant sa rage de survivre, son désespoir et sans jeu de mots, sa planche de salut et décriant l'assourdissant silence des décideurs « autistes » à son cri du coeur. « C'est cette Algérie hideuse et humiliante que je montre dans toutes ses forfaitures et ses trahisons contemporaines. J'y interroge pour l'avoir fait en réel, en dehors de la fiction, ces jeunes desperados qui se jettent à la mer, presque surs de mourir, mais se jetant quand même pour un tout petit bout d'espoir d'arriver...Mon livre raconte cette Algérie-là des désepérés et des perdus qui n'ont rien à perdre...C'est un journal relatant 2000 ans d'histoire, de Hannibal à Bouteflika. Mon livre est une contribution modeste. Un balayage politique. Je parle de tous les héros nationaux, des harragas...D'ailleurs, au lieu de juger le système, on juge les victimes du système. Un système qui paupérise et humilie le pays. Notre drame, notre calamité, c'est le pétrole ! Mon livre est parfois pamphlétaire. Il relève du baroque, récit, poésie et de la fiction. A propos des personnages, quand j'évoque les Texans, ils se reconnaîtront...Il y a des passages anti-sionistes mais pas antisémites. Au contraire ! Il y a un hommage d'ailleurs aux Juifs morts pour l'Algérie comme Pierre Ghenaïssia tombé au champ d'honneur le 22 février 1957 à Chréa... « Poutakhine paraîtra en France, chez l'Harmathan et en Belgique aux éditions ‘'Oser dire'' et ce, dans deux semaines » selon Mehdi El-Djezaïri. Aussi, l'auteur présentera son roman le jeudi 1er octobre à 16 h, à la Cinémathèque Mohamed Zinet, Riadh El Feth, Alger. Poutakhine-Mehdi El-Djezaïri Roman à compte d'auteur 432 pages-Septembre 2009.