L'épisode (malheureux) de la fuite de trois judokas lors du tournoi de Paris a donné lieu à deux réactions. La première (prévisible) émane de la Fédération algérienne de judo (FAJ) qui a usé de ses prérogatives statutaires et réglementaires pour suspendre, pour une durée de deux ans, les athlètes Aït Youcef Mohamed Lamine, Benikhlef Amar et Guendouz Smain et proposé, à la tutelle, leur radiation à vie. La seconde, est celle des parents de deux athlètes (Aït Youcef et Benikhlef). Le père de Mohamed Lamine et celui de Amar se sont présentés à la rédaction, munis des lettres (respectives) que leurs enfants a adressée au ministre de la Jeunesse et des Sports, à partir du territoire français et datée du 16 février, en plus d'une autre missive que chacun des parents a rédigée. Le contenu des correspondances se résume à l'explication (par les deux athlètes et leurs parents) des raisons de la fugue. Les écrits dénoncent la fédération de judo et ses responsables qui, selon le père d'Aït Youcef, « est un royaume et nos enfants des esclaves ». Les parents égrènent ensuite un chapelet de griefs contre la fédération « qui n'est pas juste, privilégie certains athlètes au détriment d'autres, ne favorise pas les plus méritants ». Pour les parents, « les garçons n'en pouvaient plus de subir les injustices et la hogra de la fédération ». Nos tentatives de joindre (hier) les responsables de la fédération pour leur donner la possiblité de s'exprimer sur ce sujet ont été vaines. « Pourquoi mon fils a été surclassé, de la catégorie 73 kg à celle des moins 81/90 kg à la veille du tournoi de Paris ? La réponse est claire. Pour libérer la place à un autre athlète, plus âgé. C'est cette politique de passe-droit qui a fait fuir mon fils », indique le père d'Aït Youcef. Le paternel de Benikhlef Amar est aussi tranchant : « Mon fils est le seul qui ne perçoit pas de salaire, comme ses camarades. Pourtant, il le mérite amplement, eu égard à ses titres et performances. Durant le dernier stage, il a payé ses frais de transport sans que la fédération lui accorde le moindre dinar. Une bourse olympique lui a été promise après sa brillante prestation aux Jeux arabes. Il n'a rien vu venir. Il a été poussé à cette extrémité, lui qui est en troisième année à la fac. » Le bras de fer entre les parents des athlètes, qui ont fait la belle, et la FAJ est entamé.