Le patron d'Algérie Télécom, Moussa Belhamadi, estime qu'« il n'y a pas monopole sur le marché de l'internet en Algérie ». Selon lui, « il n'y a aucune intention de faire disparaître l'Eepad », alors que l'option de reprendre cette entreprise par l'opérateur public « n'a pas été validée par le conseil d'administration d'Algérie Télécom ». Le PDG d'Algérie Télécom, interviewé hier matin par la Radio algérienne, a tenté tant bien que mal de rendre claire la position de son groupe dans le conflit qui l'oppose au provider privé Eepad, noyé dans des dettes de l'ordre de 3,5 milliards de dinars. La position de l'opérateur public, telle qu'exposée par M. Belhamadi, reste quelque peu confuse. En tout cas, l'option de reprendre les actifs de l'Eepad, soumise à l'examen du conseil d'administration d'Algérie Télécom, a été rejetée dans le fonds et dans la forme, à en croire le patron d'Algérie Télécom. Celui-ci s'agrippait toujours à la seule réclamation de rembourser les créances détenues par l'Eepad. « Le conflit est purement commercial. Il y a une histoire de créances et l'Eepad n'a pas respecté les deux échéanciers de remboursement », a déclaré hier M. Belhamadi. Ceci dit, Algérie Télécom ne compte pas y aller de main morte dans ses rapports futurs avec le provider privé. Mais s'il est vrai que l'opérateur privé ne souhaite pas la disparition de l'Eepad de son réseau, pourquoi ne valide-t-il pas l'option de reprise réclamée par l'Eepad, ou encore l'autre solution relative à la création d'un partenariat public-privé ? Interrogé sur la décision des pouvoirs publics de réduire de 50% les tarifs d'internet, un procédé à l'origine de l'accumulation des dettes de l'Eepad, le patron de l'opérateur public estime que « cette réduction a été décidée par les pouvoirs publics et s'il y a réclamation à faire, elle doit être adressée au gouvernement ». M. Belhamadi semble oublier que la disparition de Djaweb, une filiale d'Algérie Télécom, est liée en grande partie à la précédente décision du gouvernement de réduire de 50% les tarifs d'internet. Au-delà de cette affaire, qui semble ne pas encore révéler tous ses secrets, l'ultime entrevue destinée à rechercher une issue à la crise n'a pas encore abouti jusque-là à un résultat palpable. Des sources crédibles, ayant participé à cette nouvelle série de négociations, ont estimé que « les pourparlers sont en bonne voie » et que les deux parties « devraient opter pour une solution dans un délai ne dépassant pas les 48 heures ». Un partenariat commercial public-privé pourrait l'emporter, si l'on se réfère aux informations fournies par les mêmes sources. Celles-ci expliquent que toutes les options ont été débattues et les négociations reprennent aujourd'hui « pour aller vers un nouvel accord », affirment-ils. De son côté, le chargé de la communication d'Algérie Télécom, joint par téléphone, nous a expliqué que les deux parties en conflit ont débattu hier de toutes les options capables « d'ouvrir la voie à une nouvelle ère de partenariat ». M. Meziani, responsable de la communication de l'opérateur privé, a laissé comprendre « que la disparition de l'Eepad n'est pas à l'ordre du jour car les orientations politiques et économiques du pays favorisent le soutien à l'entreprise privée et au partenariat public-privé, mais ces partenariats doivent fonctionner dans les règles de l'art ». Selon le même responsable, les négociations vont dans le sens de garder l'Eepad comme partenaire d'Algérie Télécom, mais tout en « l'obligeant à rembourser ses dettes, et ce, suivant un mécanisme qui sera signé par les deux parties ».