Photo : Riad Par Abderrahmane Semmar Algérie Télécom ne cherche pas à évoluer dans un environnement de monopole. C'est du moins ce qu'ont déclaré hier les représentants de l'opérateur historique qui ont participé à la table ronde organisée au centre de presse d'El Moudjahid consacrée aux enjeux générés par internet. «Nous ne souhaitons pas la disparition de l'EEPAD. C'est pour nous une source de revenus et un client important», a confié à ce sujet Abdelhakim Meziani, responsable de la communication d'Algérie Télécom (AT). Selon ce responsable, le conflit qui oppose Algérie Télécom à l'EEPAD est seulement de nature commerciale et n'a aucune «dimension politique». «Nous dépensons chaque mois plus de 400 000 euros pour fournir des services à l'EEPAD sans que nous puissions récupérer cette considérable somme d'argent. Lorsqu'on consomme de l'électricité sans payer la facture, on vous coupe le courant. C'est ce qui est arrivé avec l'EEPAD», a relevé également Abdelhakim Meziani qui appelle la direction de l'EEPAD à faire preuve de bonne volonté en s'acquittant de ses dettes colossales au moins à travers le paiement des créances impayées de cette année 2009. «Nous ne sommes pas contre le secteur privé. Nous disons même qu'il faut qu'il y ait plusieurs EEPAD dans notre secteur car Algérie Télécom toute seule ne peut pas tout faire. AT emploie de nombreuses entreprises privées pour régler les problèmes de dérangement alors qu'elle peut le faire avec ses propres moyens. Nous avons toujours œuvré pour un partenariat public-privé», a-t-il encore expliqué. «Il n'a jamais été question d'une résiliation de contrat avec l'EEPAD. Il y a eu juste une suspension de contrat pour non-paiement. Nous sommes les premiers touchés par ce problème car l'EEPAD demeure un client même s'il est un client endetté. Pour le moment, nous ne nous sommes pas accaparé des abonnés de l'EEPAD. Pour preuve, il n'y a jamais eu de basculement automatique. Nous avons fait seulement basculer les abonnés qui ont voulu rejoindre notre réseau», précise à ce propos Hamida Djenine, responsable des relations Grand Public à Algérie Télécom. Cependant, les responsables d'Algérie Télécom n'ont à aucun moment précisé les issues qu'ils prévoient pour ce bras de fer qui nuit avant tout aux abonnés ADSL. Ces derniers éprouvent toutes les peines du monde à s'adapter avec les aléas du net au regard des perturbations causées par les soudaines déconnexions et coupures du réseau. A cette réalité, les représentants du ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication présents à cette table ronde ont préféré opposer leur optimisme, s'appuyant sur les perspectives prometteuses de l'internet dans notre pays. A cet effet, il est prévu que l'Algérie, d'ici la fin de cette année, se retrouve avec 1,2 millions d'accès internet. Aussi la capacité de la bande passante passera selon les déclarations des responsables d'Algérie Télécom de 16 Giga octet à 18 Giga octet d'ici la fin de cette semaine. Ce qui devra normalement améliorer le débit de la connexion et réduire sensiblement les éconnexions. Espérons enfin que cette dernière mesure ne sera pas une vague promesse…