Il s'agit de Mohcine Belabbas, 41 ans. Député et chargé de la communication du parti, Mohcine Belabbas a été élu par la majorité écrasante des congressistes au poste de président du RCD. Il doit désormais relever le défi et répondre aux attentes des militants. La mission semble difficile. Le nouveau président du RCD en est conscient. «La tâche est lourde, d'autant plus qu'il s'agit d'un parti comme le RCD. Un parti riche de son histoire. C'est une tâche lourde aussi parce qu'il s'agit de remplacer un homme comme Saïd Sadi», reconnaît-il. M. Belabbas lance, dans ce sens, un message à l'adresse des cadres et militants du parti : «Pour avoir grandi et milité dans ce parti, je sais que je peux compter sur un encadrement de qualité, qui n'a jamais cédé aux intimidations, aux pressions et aux diffamations. Un encadrement qui a démontré sur le terrain du combat et aussi dans la gestion à travers les APC, les APW, voire même au niveau de l'Assemblée nationale, ses qualités et ses compétences dans tous les domaines.» Poursuivant, il se dit convaincu que le parti réussira à réaliser ses objectifs : «Je ne suis pas inquiet pour notre parti. Nous avons de l'espoir, avec nos militants et la société civile, nous pourrons sauver notre pays. Parce que ce pays doit être sauvé. Ma mission sera celle que j'ai toujours eue dans le parti. Je suis avant tout un militant ; j'ai une mission de responsable ensuite. Mais cette fois-ci, la mission est plus importante et plus lourde à porter. Mais je suis convaincu que c'est une tâche qu'on pourra mener à bout, avec l'aide de tous les militants du RCD.» «Le RCD est une école» Le nouveau chef du RCD relève, dans la foulée, le travail de formation accompli par son prédécesseur et fait qu'aujourd'hui, la transition pourra se faire en douceur. «Tout cet encadrement a été formé par ce parti. Le RCD, à sa tête Saïd Sadi, restera pour nous une école. Nous sommes les seuls à pouvoir dire que nous avons un parcours, nous avons un projet, des valeurs et une crédibilité. Tout cela, on ne peut pas le trouver au niveau des autres partis politiques. Quand on a ce capital, cet encadrement, on ne peut que dire que nous allons réussir et nous n'avons pas le droit d'échouer», lance-t-il. Mohcine Belabbas fait également le serment de sauvegarder la ligne politique du RCD : «Nous sommes le seul parti à rester dans l'opposition ; nous allons continuer à rester dans l'opposition tant que les choses ne changent pas dans le pays. Le RCD n'a pas été créé pour des personnes, pour des carrières et pour des intérêts personnels ; il a été créé dans l'intérêt du pays, pour l'intérêt du citoyen algérien. Le RCD fait de l'opposition, mais à chaque fois, il donne des arguments et des solutions alternatives.» M. Belabbas a déjà le soutien des cadres du RCD. Outre le président sortant, le député Noureddine Aït Hamouda se dit «heureux du choix porté par les congressistes sur la personne de Mohcine Belabbas». «Je suis heureux du choix porté sur lui. Il a été élu à une majorité écrasante. Ceux qui pensent que cette nouvelle direction changera la politique du RCD se trompent lourdement. Même si l'absence du docteur Sadi sera sûrement ressentie, je suis sûr que Mohcine Belabbas veillera au respect de la ligne politique du parti», nous a-t-il déclaré. «Je me retire avec le sentiment du devoir accompli» De son côté, Saïd Sadi affiche son soulagement de voir la succession assurée au RCD : «Malgré une répression de tous les instants et un régime qui a toujours sollicité, encouragé et couvert la corruption et les tentations, nous avons réussi à former une génération d'élite politique qui sera la fierté de l'Algérie de demain. Je pense que je me retire avec le sentiment du devoir accompli.» Le désormais ancien président du RCD veut que son geste politique, le premier du genre en Algérie, soit un exemple à suivre : «Il n'y a pas d'homme politique d'exception, il y a des hommes de conviction (…). Chaque génération a sa mission et il faut savoir accomplir la sienne. Il est impératif que notre génération laisse la voie pour ne pas commettre l'erreur de la génération qui l'a précédée. Dans d'autre pays, chaque génération sert celle qui la suit. Chez nous, nous avons fait l'inverse.» Et de souligner que ceux qui ont «réussi le 1er Novembre 1954 et le Congrès de la Soummam 1956 ont su bousculer les habitudes, le zaïmisme et la tutelle politique». Saïd Sadi indique également qu'«il n'a aucune crainte pour l'avenir du parti» dont les militants «ont toujours résisté à tout genre de pressions».