Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcine Belabbas, a animé, hier, un meeting populaire à la salle Atlas (ex-Majestic) à Alger, à l'occasion de la célébration du 27e anniversaire de la fondation de son parti. Devant des centaines de militants et de sympathisants, M. Belabbas a dressé un sombre tableau de la situation politique, économique et sociale du pays. Le président du Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), Mohcine Belabbas, a animé, hier, un meeting populaire à la salle Atlas (ex-Majestic) à Alger, à l'occasion de la célébration du 27e anniversaire de la fondation de son parti. Devant des centaines de militants et de sympathisants, M. Belabbas a dressé un sombre tableau de la situation politique, économique et sociale du pays. Devant cet état de fait, pour lequel le successeur de Saïd Sadi reste convaincu que le changement ne viendra pas de l'intérieur du pouvoir et ne peut être l'émanation de ce dernier. Le président du RCD prédit même «l'effondrement du régime». «Devant nous se précipite l'effondrement du système construit sur la cooptation, l'accaparement de la rente, la corruption, le détournement de l'histoire, les fraudes électorales, l'opacité dans la gestion et l'exclusion du citoyen de la prise de décision», lance-t-il sous les applaudissements d'une salle chauffée à blanc. Mohcine Belabbas dit préférer ne pas trop s'attarder sur le constat de la crise, lequel, selon lui est connu de tous les Algériens. «La gravité de cette crise, ne peut, dit-il, s'accommoder des intérêts personnels, de la gestion des carrières politiques ou des égos… Seuls comptent l'intérêt général et notre futur commun.» C'est pour cette raison, ajoute-t-il, que le RCD s'est inscrit avec «l'essentiel» de l'opposition algérienne pour revendiquer une transition politique, démocratique, pacifique et négociée. Dans ce sens, le chef du RCD revient sur l'un des projets cher à son parti, la régionalisation de l'administration. Cette transition, poursuit-il, «doit déboucher sur une régionalisation administrative qui doit redonner du sens aux territoires par la consécration de régions dotées de larges pouvoirs afin d'impliquer le citoyen et de libérer l'innovation». Et de soutenir : «C'est cela l'Etat unitaire régionalisé qui permet aux citoyens le rapprochement des centres de décisions.» Sous les youyous des dizaines de femmes venues partager ce moment, Mohcine Belabbas a également appelé à l'ouverture des frontières terrestres avec le Maroc, fermées depuis 1994, fermeture qu'il estime ne profiter qu'aux gouvernants des deux pays. «Il faut ouvrir les frontières pour renforcer nos capacités. Ceux qui s'opposent à l'ouverture de la frontière, en Algérie et chez le pays voisin, sont ceux qui profitent de cette situation d'isolement», a-t-il déclaré, sous les applaudissements d'une assistance nombreuse. A. B.