La fête a battu son plein, vendredi soir, sur la plage de Copacabana, après la désignation de Rio de Janeiro pour organiser les Jeux olympiques en 2016, une première en Amérique du Sud. Au rythme de la samba, la célébration a pris des airs de carnaval. Des milliers de personnes dansaient et criaient leur bonheur devant les écrans qui retransmettaient en direct le vote organisé à Copenhague. Les Brésiliens voient dans cet événement une opportunité de restaurer l'image d'une ville jadis connue pour ses plages paradisiaques et sa folie du football, puis minée par une flambée de violence liée au trafic de drogue. La décision du Comité international olympique (CIO) confirme la montée en puissance politique et économique du Brésil, grand pays émergent sorti rapidement de la crise internationale. Coiffés de bandeaux portant le slogan « c'est le tour de Rio » et parés des couleurs verte et jaune traditionnelles, les Brésiliens goûtent leur plaisir entre les vagues de Copacabana et le Pain de sucre, deux sites célèbres qui ont symbolisé la candidature de Rio. « Rio devait gagner, nous avons tout. Les plages, les femmes, la samba », se réjouit un vendeur de lunettes de soleil sur le principal boulevard de Copacabana. « Les Jeux vont être merveilleux ici. » Au son d'une des plus célèbres troupes de samba du carnaval de Rio, les Cariocas ont dévoilé un immense drapeau sur lequel est inscrit « Rio vous aime », à côté d'une image du Christ rédempteur dont la statue domine la ville. Les écrans géants sont largement ignorés par la foule, alors qu'on y voit le président Luiz Inacio Lula da Silva tombant dans les bras des responsables du sport brésilien, les yeux embués de larmes. Rinaldo Gaudencio profite de sa ressemblance troublante avec Barack Obama pour amuser la foule de quelques gentilles blagues sur le président américain dont la présence à Copenhague n'a pas permis à Chicago de damer le pion à Rio. Vêtu d'un costume et flanqué de deux gardes du corps portant des oreillettes, il pose pour des photographes en tenant à son côté une effigie de carton de la première dame américaine, Michelle Obama, vêtue d'une tenue estampillée Rio 2016. Au Brésil, les détracteurs de la candidature de Rio affirmaient que ces investissements massifs seraient mieux venus dans l'éducation ou les hôpitaux et que les plus pauvres risquaient d'être une nouvelle fois les oubliés des retombées économiques attendues. Mais les sondages ont témoigné d'un important soutien populaire et le comité de candidature a joué pleinement la carte de cette passion du public pour séduire le CIO.