Des centaines de milliers de personnes se sont rassemblées, hier, dans l'ouest de Londres, pour le carnaval de Notting Hill, un rituel inspiré par la culture caribéenne, qui est devenu le plus grand festival de rue d'Europe. Les participants se sont rassemblés pour danser sur des rythmes de samba et de reggae dans ce quartier d'habitude paisible, où des centaines de policiers patrouillaient. La police évaluait le nombre des personnes présentes à un demi-million, soit plus du double de celles venues la veille (220 000) dans le quartier de Notting Hill pour la première journée de l'événement, qui s'est déroulée sans les violences qui entourent régulièrement le carnaval. Cette journée culturelle attire traditionnellement beaucoup de monde pour assister aux défilés de chars, sur une distance de 5,6 km, et aux spectacles de rue. Les curieux peuvent admirer et encourager les danseurs aux costumes fantaisistes et chamarrés, et s'essayer eux-mêmes à quelques déhanchements, sous les décibels crachés par de gigantesques enceintes. Nombre d'enfants accompagnaient leurs grands-parents, pendant que les habitants du quartier regardaient la foule depuis leur balcon. Le carnaval a été créé en 1959 par des immigrés originaires des anciennes colonies britanniques des Caraïbes, en réaction aux émeutes raciales de l'année précédente. Il a lui-même été marqué par quelques troubles raciaux par le passé, mais symbolise, de nos jours, le caractère multiracial et multiculturel de Londres. La manifestation s'est déroulée dans différents quartiers de Londres avant de s'installer définitivement à Notting Hill en 1964, pour devenir, aujourd'hui, le deuxième carnaval au monde après celui de Rio de Janeiro.