L'institut culturel italien a repris ses activités sur les chapeaux de roue. Le concert organisé sous ses soins avec l'ambassade d'Italie a fait sortir de sa torpeur le Théâtre national d'Alger (TNA). Les musiciens venus de la péninsule ont « redonné vie » à l'ancien Opéra d'Alger, fermé au lendemain du Festival panafricain (Panaf). Rien de vraiment important et d'original ne s'y déroulait, excepté les quelques concerts de musique chaâbi « vite pliés » durant le Ramadhan dernier. Puis plus rien. Prenant possession de la scène dépouillée du théâtre, les deux vedettes du jour, la mezzo-soprano Vera Nikolova et son accompagnatrice, la pianiste Marina D'Ambroso, se sont adressées, altières, à un public qui était là pour écouter de la musique de bonne facture. La voix bien timbrée et la gestuelle parfaite, la Vera Nikolova a su séduire le public où a pris place l'ambassadeur d'Italie à Alger, grand amateur de musique devant l'Eternel, affirme-t-on sous cape. Elancée, cette dame, venue des confins de la Bulgarie, a su « se recycler » en Italie, pays de la mesure et de la démesure. Née à Sofia, Nikolova vit depuis l'âge de 7ans à Venise, où elle s'initie tôt à la musique et obtient ses premiers diplômes de piano et de chant au conservatoire Benedetto Marcello, mais aussi relève ses biographes, ses premières satisfactions. Reconnue toute petite, elle saura reprendra les plus grands oratorios baroques en Italie, en France, en Allemagne et sur les scènes en vue d'Europe central. La chanteuse a montré à ces occasions une « musicalité sans faille et une rare technique vocale » partout. Cette Italienne d'adoption interprète sans trop d'encombre des rôles de Mozart et de Rossini, et son répertoire s'étend également au grand répertoire dramatique de mezzo-soprano. A Alger, Nikolova n'a pas démérité, et le public en est convaincu : elle sait séduire et rappeler cette Italie éternelle avec des passages de chants connus de tous. Italienne de souche, Marina D'Ambroso, complice au piano de Nikolova, a su convaincre aussi. Diplômée en piano, en chant et en musique vocale de chambre, D'Ambroso est une pianiste appréciée. Plus de vingt ans auparavant, elle a obtenu haut la main le diplôme summa cum laude à l'école de lied et de poésie allemande Fr. Schubert de Baden-bei-Wien, assure-t-on. En 1989 elle a remporté le prix unique comme meilleur accompagnateur au Concours international de lied W. Gruner de Londres (elle a été, insistent les organisateurs, la seule interprète italienne qui ait eu ce genre de reconnaissance). D'Ambroso a donné des concerts pour d'importantes sociétés musicales italiennes et étrangères, parmi lesquelles figurent Omaggio a Venezia, Società del Quartetto de Milan, GOG de Gênes. Le concert de samedi soir n'a fait que confirmer son talent de pianiste émérite.