Dirigé par le virtuose et talentueux musicien Amine Kouider, l'orchestre est désormais persona non grata au TNA. Il est bien dommage de constater qu'aujourd'hui encore, chez nous, on fait dans l'arbitraire, dans le provisoire et dans le changement qui survient souvent au moment où les choses commencent à rentrer dans l'ordre et où les bonnes habitudes s'installent. Il en est ainsi par exemple pour le secteur de la culture, et plus précisément pour le Théâtre national d'Alger (TNA), qui avait baissé rideau pendant de longues années, de bien dures années pendant lesquelles le citoyen algérien n'avait plus goût à rien tant ses souffrances et ses malheurs étaient grands. Petit à petit, le calme est revenu et la vie de société a un peu repris des couleurs. Le TNA, sous Ziani Chérif Ayad, a ressuscité et ses rendez-vous avec son public se sont multipliés au fil du temps. Pièces de théâtre, concerts de musique, conférences et débats lui étaient régulièrement proposés. Pour le grand plaisir des amoureux de la musique raffinée, des fans du classique et de l'opéra, un département Opéra fut créé au sein du TNA. Dirigé par le virtuose et talentueux musicien de renommée internationale, le jeune Amine Kouider, l'orchestre philharmonique d'Alger a, dès son installation, subjugué son public par des concerts de qualité où des musiques universelles étaient jouées avec tant d'amour et de virtuosité qu'il transportait toute l'assistance vers d'autres cieux. Que ce soit au TNA ou au Palais de la culture d'Alger, que ce soit pour célébrer le 1er Novembre, la Fête de la musique ou apporter son aide aux sinistrés du séisme du 21 mai dernier, l'orchestre philharmonique d'Alger a toujours mis du baume au coeur des Algériens qui se sont habitués à ces rendez-vous et à chaque occasion, ils sont présents pour signifier leur amour, leur soutien et leur attachement à un art qui, aujourd'hui, ne retrouve pas sa place dans la sphère culturelle. Ainsi, avons-nous appris ces derniers temps que la nouvelle direction du TNA a décidé de supprimer le département Opéra- département non indispensable et dont l'Algérie peut se passer - de geler toutes ses activités, de l'empêcher d'exister puisqu'il se retrouve sans domicile...Il est question donc de le tuer après deux saisons de dur labeur pendant lesquelles Amine Kouider et sa troupe se sont donné coeur et âme pour que leur art revive. Les voilà aujourd'hui gentiment écartés, remerciés froidement et mis à la porte gentiment par le fait d'une «réorganisation» qui ne dit pas son nom. De nombreux projets en vue, de nombreuses rencontres planifiées pour cette nouvelle saison se voient donc rejetés et annulés. Ainsi en est-il par exemple pour un concert prévu avec l'ambassade d'Autriche, un opéra avec l'ambassade d'Italie, un autre prévu en hommage à Fatma N'Soumer, un autre opéra Djeha dédié aux enfants...Tout ce programme et ce travail acharné se voient balayés d'un revers de la main, sans aucune raison si ce n'est ce besoin incessant de changement à la tête de telle ou telle structure qui signifie toujours et indépendamment du lieu ou du domaine, un retour à la case départ...C'est-à-dire qu'on efface tout et on recommence à zéro...Y aurait-il moyen d'éviter cela en permettant à ceux qui veulent travailler d'aller jusqu'au bout de leur mission sans toujours les casser en chemin ? A bon entendeur, salut.