Les intempéries qu'ont connues, l'hiver dernier, les communes de la daïra de Thénia, dans la wilaya de Boumerdes ont engendré en divers endroits des glissements de terrain considérables. Par conséquent, de nombreuses familles se sont retrouvées dans une situation des plus périlleuses.La commune de Beni Amrane est incontestablement la localité qui a le plus souffert de ce phénomène naturel. En témoigne ce vaste affaissement de sol qui a emporté des dizaines d'habitations érigées depuis plusieurs décennies le long du chemin de fer, tout près de la gare ferroviaire. Ainsi, les familles sinistrées vivent aujourd'hui sous des tentes de fortune dans des conditions intenables. A l'extrême ouest de cette commune encore, une route récemment réalisée a été complètement coupée à la circulation par un glissement similaire, qui a carrément emporté une partie de la chaussée. La détérioration de cette route a non seulement accentué le désarroi des habitants des 218 chalets, mais aussi la préoccupation des résidants des 50 logements LSP, menacés par un éboulement qui peut se produire à tout moment. Les traces de cette catastrophe naturelle sont visibles à l'entrée même des cages d'escaliers. Les multiples requêtes que les bénéficiaires ont adressées au promoteur et aux autorités municipales pour les convaincre de la nécessité d'édifier un mur de soutènement afin de parer au danger sont restées lettre morte. A quelques mètres de cette cité, soit de l'autre côté de la RN5, un bloc de trois bâtiments abritant les sinistrés du séisme de mai 2003 est sérieusement menacé à cause d'un éboulement qui a emporté aussi une partie de la chaussée, ainsi que des pylônes d'éclairage public, détériorant en plus des canaux d'assainissement et une structure métallique de protection. Un éboulement identique s'est également produit dernièrement au chef-lieu de la commune de Thénia, causant de graves dégâts, notamment au niveau de l'abribus. L'impressionnante masse d'éboulis qui a dévalé à partir des hauteurs de la salle omnisports a fini par couvrir tout le trottoir de la route principale de la ville en enfouissant sur son passage quatre locaux commerciaux. Habituellement très fréquentés par la foule en raison de l'existence de multiples commerces, les lieux sont actuellement déserts et les premiers pénalisés par cette calamité sont les familles qui s'y approvisionnaient. La salle omnisports, dont une partie de sa clôture s'est affaissée, risque de s'écrouler si l'on ne procède pas d'urgence à sa consolidation. Au lieudit Tinoukline, 15 kilomètres plus loin, un glissement de terrain a détérioré la route menant vers le village Tiza, dans la commune de Ammal. Des gabionnages sont impératifs pour éviter une rupture totale de la circulation sur cette voie. Dans la commune de Souk El Had, même si aucun glissement de terrain n'a été signalé, les eaux en furie avaient causé d'énormes dégâts et des désagréments aux villageois. Le passage souterrain pour rejoindre le point d'arrêt de bus sur la RN 5 et le chemin municipal n°68 menant vers les cités via le stade sont constamment impraticables, et pour les piétons et pour les automobilistes. Gagnées par le désarroi, les populations qui vivent dans ces diverses localités ayant subi les affres de la nature, se considèrent comme étant «ignorées et abandonnées» par les pouvoirs publics.