Ménasra était, hier, l'hôte des Ziban et particulièrement des militants du « Mouvement pour la prédication et le changement ». La rencontre a eu pour cadre la salle de conférences de la Maison de l'enseignant. Accompagné de A. Dène, A.Mansour, F.Habbaz et Salah Mahfoudh, le fils du cheikh défunt, l'ex-ministre de l'Energie, s'exprimant dans un point de presse improvisé et répondant à la question de savoir quel est le véritable motif de la scission, nous a assuré que les « gens bien nés » ne lavent pas leur linge sale en public ; il ajoutera cependant que la rupture avec le mouvement de Soltani est consommée. Il soulignera que le fossé qui le sépare du MSP est large. « Nous avons des points de vue tout à fait divergents et différents ; c'est la raison pour laquelle nous avons préféré abandonner la structure pour sauvegarder les principes qui ont été tracés par le défunt Mahfoud Nahnah », a-t-il indiqué sans pour autant préciser l'existence des dossiers de corruption dans lesquels le MSP serait impliqué. Et d'ajouter : « Avec nos 20 députés, nous persistons, n'en déplaise au pouvoir, à nous considérer comme un authentique groupe parlementaire qui défend les intérêts du peuple. C'est grâce à notre groupe que plusieurs mesures impopulaires ont été abandonnées par le pouvoir qui s'apprêtait à les faire passer. » Revenant sur le passé récent du mouvement de Nahnah, dont il revendique l'héritage pur et dur, A. Ménasra a affirmé : « Avec le peuple, nous avons combattu le terrorisme et nous lui avons payé un lourd tribu. » Brossant un tableau de l'époque, Ménasra dira : « On était au bord de la guerre civile, l'Etat était vacillant et personne n'en tire les leçons ! Tout le monde, y compris les partis politiques ainsi que les militaires, a tiré profit de cette période et de la faiblesse de l'Etat. Nous nous retrouvons avec des partis sans militants, une pluralité politique sans diversité d'opinion, chacun répétant ce que l'autre vient de dire, enfin, une démocratie sans alternance et un régime qui dépense des sommes énormes en guise de politique de développement. » En ce qui concerne les prochaines échéances électorales, le dauphin du défunt Cheikh Mahfoud Nahnah nous a confié qu'il est tout à fait disposé à s'allier avec les divers courants politiques - même avec des éléments du MSP- quand la nécessité se fera sentir localement.