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Dans le monde
Publié dans El Watan le 11 - 05 - 2012


France : les «chibanis» vote en force
Les candidats des 41 listes en lice (23 pour la zone nord et 18 pour la zone sud) et les autorités consulaires auront-ils réussi à convaincre les électeurs résidant en France à se rendre nombreux dans les bureaux de vote ? Combien sont-ils les électeurs à avoir voté ? Quel est leur taux de participation final ? Cette question cruciale est primordiale, particulièrement pour les partis et candidats qui sollicitent pour la première fois les voix des 80 000 ressortissants algériens immatriculés dans les zones 1 et 2 en France. Autant que les abus et dépassements qui ont été relevés et dénoncés. La question de la participation est tout aussi importante pour les autorités consulaires. Il y va de la crédibilité de ces élections présentées comme majeures. Hormis ceux qui émargent à un parti politique, il y a des électeurs qui n'ont pas besoin d'être convaincus, ils votent par fidélité à l'Algérie, par habitude, ce sont les plus âgés. Et ils constituent une grosse majorité des électeurs que nous avons rencontrés dans les bureaux de vote, avec les femmes. Peu de jeunes. C'est leur façon d'exprimer leur attachement au pays. Du reste, quand on leur demande pourquoi ils votent, et si entre les différents candidats qui sollicitent leur suffrage ils ont fait leur choix, la question leur semble déplacée : «On vote pour l'Algérie !» D'autres sont plus explicites. «Ça fait quarante ans que je vis en France, aujourd'hui je viens voter pour les jeunes, pour qu'ils aient du travail. Ma fille est diplômée de l'université mais elle est sans emploi, je vote pour le développement de l‘Algérie», nous dit ce retraité, rencontré hier matin à Bobigny. Et d'ajouter : «Pour la liberté et la démocratie.» «Je ne dis pas que Bouteflika n'a rien fait, mais maintenant il est âgé, il faut que les jeunes prennent la relève.» Une dame d'un certain âge, en France depuis 37 ans nous dit : «Je vote pour nos droits, ici et là-bas, pour la justice.» Meriem Derkaoui, une militante pour la démocratie en Algérie, déclare : «Je vote pour le changement, pour la démocratie, même si c'est long à enclencher. Pour ce faire, il faut utiliser tous les moyens : le droit de vote, les pétitions, les manifestations.» Un observateur inquiet nous dit : «Jusqu'à ce matin (hier, ndlr), il y a eu 7000 votants sur 90 000 inscrits à Bobigny.» Le spectre de l'abstention est ainsi partout redouté.
Paris. Nadjia Bouzeghrane


A New Delhi, petit vote sous la canicule
Désormais les Indiens installés en Algérie dépassent de loin les Algériens expatriés dans le pays du Mahatma Gandhi. Dispersés à travers l'immense péninsule asiatique, ces derniers ont du mal à rallier la capitale à l'occasion du suffrage. En cette journée caniculaire (il fait plus de 42 degrés C°), il est plus facile de croiser un éléphant qui traverse les rues de Delhi, que de rencontrer un votant se rendant à l'ambassade d'Algérie. Mais dès qu'on entre dans l'enceinte de la représentation diplomatique, dans le quartier résidentiel de Vasant Vihar, on est enveloppé de la fraîcheur salvatrice, la température y est inférieure d'au moins 20 degrés. Trônant au milieu de la salle aménagée en bureau de vote, l'urne transparente contient plusieurs enveloppes, mais n'est pas remplie. Les diplomates et les membres de leurs familles en âge de voter ont été les premiers électeurs à affluer dès le 5 mai passé, au centre électoral. L'ambassadeur Mohammed-Hacène Echarif accueille les visiteurs, sourire de bienvenue aux lèvres, détendu comme toute son équipe. «Dans les postes qui comptent un petit nombre d'immatriculés, l'ambiance électorale est paisible, presque festive», nous affirme M. Echarif, qui a déjà connu une réalité semblable lorsqu'il était ambassadeur au Kenya. Ce nombre modeste d'Algériens résidant en Inde (Sri Lanka, Népal et Maldives sont également couverts par New Delhi) n'a pas encouragé les sept candidats au poste de député à se déplacer pour faire connaître leur programme électoral. Avec le nouveau découpage géographique à l'étranger, l'Inde fait partie de la zone 3 qui regroupe le Maghreb, le Machrek, l'Afrique et l'Asie-Océanie. Les Algériens qui vivent en Inde sont pour la plupart des hommes d'affaires, des pilotes employés par les nombreuses compagnies privées locales, des ingénieurs recrutés par des groupes pétroliers ou des femmes au foyer mariées à des Indiens et tentant difficilement de s'intégrer au sein de la famille nombreuse de l'époux. Il est midi passé (à peine 8h en Algérie) en ce jeudi torride. Dehors, aux abords de l'ambassade, un vendeur ambulant surgit tel un mirage, offrant pour quelques roupies de l'eau glacée et du jus de lime pressé désaltérants. New Delhi, Nacéra Benali


Montréal ne croit pas au vote
Les deux urnes transparentes du centre de vote au consulat d'Algérie à Montréal n'ont pas attiré grand monde durant les 6 jours qu'a duré le scrutin à l'étranger – du samedi 5 mai jusqu'à hier jeudi. L'amas d'enveloppes de vote atteignait à peine quelques centimètres d'épaisseur. Selon toute vraisemblance, le taux de participation serait autour des 15% sur les 10 617 inscrits sur la liste électorale. Bien qu'au niveau de la représentation consulaire, on essaie de se convaincre qu'un taux de participation de 25% serait «vraisemblable», la réalité est toute autre au grand malheur des autorités algériennes. Si ce désintérêt peut s'expliquer par un boycott politique ou une abstention habituelle du genre : «Ça ne sert à rien de voter», certains observateurs de la scène algérienne de Montréal ont une explication plus terre-à-terre. Ils reprochent aux candidats, du moins ceux qui résident à Montréal, de n'avoir pas été très actifs en allant vers les électeurs. «Les candidats et postulants sont restés passifs à l'occasion des législative 2012. Aucun travail de proximité n'a été remarqué ou perçu. Aller au Petit Maghreb et approcher les clients des cafés est la moindre des choses. Les électeurs et leurs familles sont dans les centres d'achat, dans les magasins de viande halal…», affirme un chroniqueur sur le site communautaire ksari.com. «En 2007, les candidats ont effectué un travail colossal et ont réussi à sortir le vote pour obtenir le maigre taux de 14%. Si on arrive à un taux de 2,5% pour Montréal, ces candidats peuvent crier victoire», ajoute-t-il. Montréal, Samir Ben


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