L'Union démocratique du centre (UDC) considère que les minarets n'ont pas un caractère religieux mais représentent « le symbole apparent d'une revendication politico-religieuse ». Plus de la moitié des Suisses se disent opposés à l'initiative anti-minarets lancée par la droite populiste et qui vise à interdire dans la Confédération la construction de minaret aux côtés des mosquées, selon un sondage paru hier dans la presse. Quelque 51,3% des personnes interrogées ont déclaré qu'elles voteraient contre l'initiative si le vote populaire prévu le 29 novembre se déroulait dimanche. Le oui recueille quant à lui 34,9% tandis que 13,8% des personnes se disaient encore indécis, indique le sondage publié par le Tages Anzieger. Lancée en 2008, la campagne « anti-minaret » est soutenue par un groupe d'élus du parti de la droite populiste, l'Union démocratique du centre (UDC) considérant que les minarets n'ont pas un caractère religieux mais représentent « le symbole apparent d'une revendication politico-religieuse du pouvoir, qui remet en cause les droits fondamentaux ». La Suisse compte plus de 310.000 musulmans sur une population de 7,5 millions d'habitants, faisant de l'islam la deuxième religion du pays après le christianisme. Le sondage, réalisé du 24 septembre au 3 octobre auprès d'un échantillon de 1.007 personnes par l'institut indépendant Isopublic, révèle par ailleurs que les opposants à l'initiative sont particulièrement nombreux dans les rangs du parti socialiste (72%). Par région, le non est également plus marqué dans la partie alémanique de la Confédération (52,4%) qu'en Suisse romande (48,7%). Le sondage précise toutefois que les indécis sont encore proportionnellement nombreux dans cette dernière région francophone (17,4%). La campagne sur cette initiative vient de démarrer en Suisse dans un parfum de scandale après la publication d'une affiche de l'UDC incitant à voter pour l'interdiction des minarets. L'image représente une femme voilée devant le drapeau suisse couvert de minarets ressemblant à des ogives nucléaires, et a été interdite par plusieurs villes. Mercredi, la Commission fédérale contre le racisme (CFR), un organisme public consultatif a jugé qu'elle « attisait la haine ».