L'artiste a, à l'occasion, décortiqué son nouvel album. Il a souligné, en effet, que dans cet opus, il y a du nouveau notamment, dans la thématique. Il a opté pour des textes bien travaillés aussi bien dans la rime que dans le sens et le choix des paroles. A ce propos, il dira : « Depuis quatre ans, j'ai décidé de ne pas faire de la poésie à l'état brute mais, j'ai opté pour un autre mode de travail bien approfondi. C'est-à-dire, après une période d'inspiration pour concevoir le récit de ma chanson, je procède, au préalable, à des recherches pour bien peaufiner la structure poétique de mon travail ». L'artiste dit avoir mis cinq ans pour la préparation de son album qu'il a conçu comme une toile d'araignée. « Il y a des textes que j'ai refait plus de 50 fois, tout en gardant l'âme de la chanson », confie-t-il avant de faire écouter à l'assistance des extraits de son opus dans une ambiance « triste » à faire couler les larmes. « Ayafroukh », cet oiseau que décrit Farid est comme cet artiste qui ne peut subsister que grâce à l'amour de son public. « Un oiseau blessé dans l'aile ne peut pas décoller. C'est le cas d'un artiste privé d'amour qui ne peut aucunement déclamer un poème. Il devient sourd-muet. Je chante pour effacer un passé pénible », laisse-t-il entendre. Dans le texte « Nekk d yimaniw », l'artiste a mis en avant un dialogue entre Farid qui jouit d'un certain prestige artistique et Ali, son vrai prénom, un personnage qui lui fait rappeler les aléas de son enfance. Farid parle, dans le texte Asmekti, des souvenir qu'il n'aime par garder en mémoire surtout quand il s'agit d'un fait qui, « laisse des séquelles ». « Je n'aime même pas célébrer mon anniversaire car, je ne veux pas me rappeler surtout de mon enfance parsemée de moments tristes », confie-t-il à ses fans. Comme dans chaque album, l'artiste a fait une chanson qui touche à la vie politique. « J'ai chanté sur l'injustice, l'usurpation de l'histoire. Certes, je chante sur la politique mais je ne fait pas de politique. Je suis quelqu'un qui respecte les démocrates et les opinions différentes », a-t-il précisé. Par ailleurs, Farid a souligné qu'il a chanté l'amour, tout en appelant à la préservation de nos traditions. « Je ne suis pas conservateur. D'ailleurs, j'ai chanté toujours l'amour et l'émancipation de la femme kabyle », a-t-il répondu à une question. D'autre part, Farid Ferragui a rappelé que deux theses sur son œuvre ont été réalisées, l'une à l'institut des sciences de l'information et communication (ex ITFC) d'Alger et l'autre, au département de langue et culture amazigh à l'université de Bejaia. Enfin, Il est utile de rappeler, par ailleurs, qu'un vibrant hommage a été rendu à Tizi Ouzou, en mai dernier, à Farid, à l'occasion des trente années de sa carrière artistique.