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Un militant de la tendresse
FARID FERRAGUI
Publié dans L'Expression le 24 - 07 - 2011

En écoutant les chansons de Farid Ferragui, on ne peut ne pas se remémorer cette étape de notre vie où l'amour se conjuguait avec la pudeur et la patience.
Il fut un temps, dans notre société, où aimer signifiait beaucoup de choses. Cette époque n'est pas lointaine. En écoutant les chansons de Farid Ferragui, on ne peut ne pas se remémorer cette étape de notre vie où l'amour se conjuguait avec la pudeur et la patience. C'est en 1982 que Farid Ferragui, surnommé à juste titre le chantre de l'amour, produit sa première cassette. Le jeune homme qui allait devenir un artiste célèbre au talent confirmé, vivait à Paris, mais il avait toujours un pied en Algérie. La première cassette, puisqu'à l'époque, il n'y avait pas encore de CD, Farid Ferragui l'avait intitulée très naïvement, Ayul ig vghan tulas (ô coeur, qui convoite les filles). L'album est d'abord édité en France avant de sortir en Algérie. Le premier a être surpris par le succès obtenu par cet album est Farid Ferragui lui-même. Et comment pouvait-il en être autrement puisqu'il s'agissait-là de sa première sortie publique qui ne bénéficiait d'aucun support médiatique ni d'aucune publicité de quelque forme que ce soit. Farid Ferragui était surpris de découvrir un peu partout, ses chansons notamment dans les cafés tenus par des Kabyles et fréquentés également par ses compatriotes. La surprise était telle que Farid Ferragui ne pouvait pas retenir son émotion. Il courut spontanément dans sa chambre pour laisser libre cours à ses larmes qui exprimaient sa joie. C'était un bonheur. Ce premier album avait été bien accueilli par le public. Pourtant, il est loin d'égaler en qualité ceux qui allaient venir par la suite. Farid Ferragui n'avait pas encore, dans cette première cassette, cette voix qui berce. Mais l'album avait un charme particulier, quelque chose comme une dose de sincérité qui faisait que ces premières chansons étaient vite adoptées par les mélomanes. Farid Ferragui y chante aussi les problèmes et les difficultés de la vie dans un village kabyle. Ce premier succès avait donné du courage au fils prodige de Tizi Ghennif. Ce dernier, contrairement à ce que pensent la majorité de ses fans, jouait avec un mandole et non pas avec un luth. Ce n'est qu'au début des années 1990 que Farid Ferragui adopta le luth comme Farid El Attrach, son école sur le plan musical et stylique. Au milieu des années 1980, Farid Ferragui connait le summum de la gloire puisque désormais son nom n'est plus méconnu dans aucun village de Kabylie, qu'il s'agisse de ceux de Boumerdès, Béjaïa, Bouira, Tizi Ouzou jusqu'à Sétif et Bordj Bou Arréridj. Farid Ferragui réussit aussi à conquérir un public considérable en France. Il a ramené son propre style et chante l'amour avec un cachet particulier. Il compose des chefs d'oeuvre sur ce thème qui a meurtri tant d'âmes dont les plus immortels sont, entre autres, Agouni n tayri, A yid, Madezi tefsut, Asfru amezwaru, Arighas tavlat i wul, etc. Farid Ferragui a écrit des textes avec une charge émotionnelle remarquable et qui ne peut laisser insensible personne. Il a su trouver les mots qu'il faut et les marier à des mélodies, certes tristes, mais qui donnent du charme à la douleur et à la douceur d'aimer. Les chansons de Farid Ferragui sont des hymnes à l'affection, ce qui fait de lui un militant de la tendresse. Ses chansons d'amour sont tellement fortes que ses autres chansons, celles qui parlent de politique et de social, ont souvent été occultées. Pourtant, Farid Ferragui n'est pas uniquement un chanteur de l'amour. La moitié de son répertoire (plus de vingt cassettes) est constituée de chansons autre que l'amour. Il a chanté pratiquement tous les thèmes. Il a également écrit des textes élaborés et profonds sur la vie, l'existence, les parents, la mort, les droits et la liberté de la femme, la tolérance, les enfants...
Aujourd'hui, le riche répertoire de Farid Ferragui peut s'écouter avec la même fraicheur renouvelée.
Bien que doté d'une immense popularité, Farid Ferragui a toujours vécu et évolué loin des feux de la rampe des médias. C'est un artiste qui n'aime pas trop s'exposer. Très effacé, il ne passe pratiquement pas à la télévision malgré les multiples invitations qui lui sont adressées. Il tient, par ailleurs, à sa totale liberté d'artiste. Il n'a jamais participé à une manifestation organisée par les institutions étatiques par respect à son public. A l'instar de la majorité des chanteurs kabyles à la dignité non négociable, il a refusé de chanter dans le cadre de l'Année de l'Algérie en France et dans le cadre d' «Alger, capitale de la culture arabe». Farid Ferragui préfère se consacrer à sa famille et à ses enfants ainsi qu'à son public qui attend depuis des années la sortie de son nouvel album. Il est le genre d'artistes qui reculent pour mieux sauter, mais il le fait avec humilité, car l'amour c'est aussi garder les pieds sur terre.


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