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«L'Algérie est au cœur de flux migratoires que l'on nomme mixtes»
Publié dans El Watan le 23 - 06 - 2012

-Où en est la situation des réfugiés sous protection du HCR en Algérie ?
L'Algérie indépendante, dont nous allons célébrer le cinquantenaire cette année, a su se montrer accueillante pour plusieurs groupes de personnes qui fuyaient la persécution, les Palestiniens, par exemple, mais je pense surtout aux Sahraouis pour lesquels l'aide apportée par le gouvernement algérien est considérable. Concernant la situation des réfugiés et demandeurs d'asile en contexte urbain, l'UNHCR reste en attente de la nouvelle loi d'asile. En effet, le contexte migratoire a changé depuis quelques années. L'Algérie est au cœur de flux migratoires que l'on nomme mixtes. Le continent africain est à la fois le théâtre d'afflux massifs de réfugiés, de déplacements forcés de populations et de mouvements de personnes en quête d'un avenir meilleur.
Parce que l'Algérie a longtemps représenté une étape de transit de ces flux, à l'instar des autres pays d'Afrique du Nord, les réfugiés et les demandeurs d'asile subsahariens arrivant en Algérie sont souvent perçus comme migrants clandestins. Il serait à ce titre souhaitable que l'Algérie se dote d'un dispositif juridique plus adéquat, permettant un traitement différencié tenant compte des éventuels besoins de protection que pourraient avoir certains arrivants. L'UNHCR soutient pleinement les efforts du gouvernement algérien pour l'adoption d'un dispositif juridique adéquat. Ces besoins se font de plus en plus pressants, notamment au vu des développements régionaux qui ont cours depuis près de deux ans et aux multiples crises qui ont éclaté dans des pays voisins de l'Algérie.
-Combien de réfugiés et demandeurs d'asile relèvent de la compétence du HCR en Algérie ?
Aujourd'hui, le nombre de réfugiés est de 141 (Congolais Brazzaville et RDC, Camerounais, Ivoiriens, Palestiniens, Irakiens, Somaliens, Tchadiens, Centrafricains, etc.), et 1209 demandeurs d'asile (Camerounais, Ivoiriens, Maliens, Soudanais, Congolais, Tchadiens, Syriens, Libyens, Palestiniens, etc.). En ce qui concerne les réfugiés sahraouis, il n'existe pas de recensement qui donne un chiffre précis. L'UNHCR assiste 90000 personnes les plus vulnérables vivant dans les camps de Tindouf.
-Combien de réfugiés en Algérie avez-vous réinstallés dans des pays tiers ? Qu'en est-il des demandes de réinstallation en attente de réponse ?
La réinstallation est l'une des trois solutions durables envisagées par l'UNHCR, avec le rapatriement volontaire et l'intégration locale. Les principaux pays de réinstallation sont les Etats-Unis, le Canada, la Suède, la Norvège. Nous avons actuellement réinstallé 11 réfugiés entre 2008 et 2011. L'UNHCR a soumis les dossiers de bon nombre de ces réfugiés pour la réinstallation et reste en attente des décisions.
-Quel est le budget dont a bénéficié l'UNHCR pour cette année 2012 ? Et celui de 2011 ? Quelle est la contribution de l'Algérie ?
Le budget opérationnel du programme sahraoui a été de 10 425 986 dollars en 2011 et 8 833 813 dollars pour 2012, et le budget opérationnel programme urbain de l'ordre de 810 542 et 600 000 dollars. La contribution annuelle de l'Algérie est considérable, notamment en faveur du programme sahraoui, mais je ne peux pas vous donner de chiffre précis. L'UNHCR dispose également d'un programme de renforcement des mesures de confiance (Confidence Building Measures, CBM), destiné aux réfugiés sahraouis vivant dans les camps de Tindouf et les habitants des territoires. Ce programme consiste à assister les familles de réfugiés sahraouis séparées et les personnes vivant dans les territoires. Ainsi, à ce jour, 13 480 personnes en ont bénéficié.
-Notre pays a été confronté à des arrivées massives de réfugiés libyens, tunisiens, égyptiens et syriens suite aux graves troubles politiques ayant ébranlé leurs pays respectifs…
L'Algérie a accueilli un certain nombre de Tunisiens qui sont rentrés lorsque la situation s'est normalisée ; beaucoup de Libyens sont rentrés en Algérie même si les proportions ne sont pas les mêmes que ceux qui ont fui vers la Tunisie.
Lorsque la situation en Syrie s'est dégradée, bon nombre de Syriens ont fui, certains sont arrivés en Algérie. Je pense également qu'il est important de mentionner la crise qui a secoué la Côte d'Ivoire et enfin le conflit en cours au Mali; même s'il ne s'agit pas du monde arabe, du fait de la proximité géographique et des liens traditionnels et historiques de ce pays avec l'Algérie, beaucoup de Maliens sont rentrés en Algérie. Il est difficile pour l'UNHCR de donner des chiffres, car à la différence des autres pays qui ont accueilli ces populations en fuite et où l'Agence s'est directement impliquée dans leur prise en charge, le gouvernement algérien a fait savoir qu'il prenait la responsabilité pleine et entière de les prendre en charge.
Ces crises ont également mis en relief un élément important, à savoir que lorsqu'un conflit éclate comme en Libye, les personnes qui fuient ne sont pas nécessairement toutes libyennes. Le fait qu'elles aient une autre nationalité ne veut pas nécessairement dire qu'elles veuillent rentrer automatiquement dans leur pays d'origine, pour la simple et bonne raison que certaines étaient en Libye parce qu'elles avaient fui leur pays d'origine… C'est le cas de bon nombre d'Erythréens, Somaliens, Soudanais, Ivoiriens, Congolais, Irakiens ou Palestiniens. C'est une situation fréquente de mouvements secondaires où des réfugiés fuient leur pays d'asile en raison de l'instabilité qui peut y régner. L'UNHCR a réitéré son entière disponibilité aux autorités algériennes pour les accompagner dans cette situation.
-Les retombées au plan humain du conflit malien se sont vite répandues sur toute la zone du Sahel. L'Algérie est particulièrement concernée : une crise humanitaire synchronisée semble se dessiner sur ses frontières. Pouvez-vous nous livrer un décryptage sommaire sur cette situation ?
Cette crise est une réelle tragédie qui a poussé des milliers de personnes à fuir leurs lieux de vie. Des familles ont trouvé refuge dans les pays voisins, en Algérie, au Burkina Faso, en Mauritanie et au Niger. Des civils ont également fui vers la Guinée ou le Togo. D'autres sont désormais déplacées à l'intérieur du Mali. Les réfugiés et les déplacés internes sont majoritairement des Touareg, mais d'autres groupes ethniques sont également affectés comme les Peuls, les Bambaras, les Djermas et les Haussas. L'UNHCR a déployé des équipes d'urgence au Burkina Faso, au Niger et en Mauritanie. En Algérie, les autorités ont déclaré avoir la capacité de gérer le flux des personnes arrivant du Mali, notamment par le Croissant-Rouge algérien.
Depuis la mi-janvier 2012, plus de 130 000 Maliens ont été déplacés à l'intérieur de leur pays et plus de 140 000 personnes ont trouvé refuge dans les pays voisins, en Mauritanie, au Burkina Faso, au Niger et en Algérie (source : UNHCR Broadcast). L'UNHCR a participé à la mission d'évaluation de l'assistance humanitaire à Bordj Badji Mokhtar et Timiaouine organisée par le CRA, les 28 et 29 avril 2012. Nous avons pu constater les efforts considérables entrepris par le gouvernement, à travers le CRA, pour améliorer les conditions de vie de 352 réfugiés maliens vivant dans le camp de Timiaouine et 53 femmes et enfants dans le camp de Bordj Badji Mokhtar. En l'absence de recensement, le nombre exact de la population de réfugiés maliens vivant en Algérie n'est pas connu. La plupart des réfugiés sont accueillis par des relations.
-Des ONG et organismes internationaux ont maintes fois pointé du doigt l'Algérie, lui reprochant les mauvais traitements et les violations des droits humains dont seraient victimes les réfugiés subsahariens. Le HCR Algérie a-t-il été saisi dans ce sens ?
L'UNHCR soutient le gouvernent à donner une formation appropriée au bénéfice des autorités en charge afin de traiter de manière différenciée les personnes en besoin de protection et celles qui quittent leur pays pour d'autres raisons, les réfugiés et demandeurs d'asile sont souvent vus sous le spectre de l'immigration clandestine. Il reste entendu que l'UNHCR est à l'entière disposition des autorités pour les accompagner dans ce processus, en termes de mise en place du cadre juridique, mais également de renforcement des capacités nationales.
L'UNHCR a également attiré l'attention du gouvernement qu'il existait des situations urgentes et préoccupantes de certaines catégories vulnérables, à l'instar de celle des mineurs non accompagnés ou des femmes seules.


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