Ils ont traversé des milliers de kilomètres pour rejoindre l'Algérie Mais parmi ces réfugiés, certains ne sont pas aussi innocents qu'ils le prétendent. Des milliers de réfugiés d'au moins une vingtaine de nationalités affluent de plus en plus vers l'Algérie. Leur nombre augmente de façon démesurée. Ils viennent du Mali, Niger, Burkina Faso, Somalie, Mauritanie, Cameroun, Nigéria, Soudan, Libye et de la Syrie. Par respect de l'hospitalité traditionnelle, par principe humanitaire et par correction l'Algérie accepte de les accueillir, tentant de leur prêter assistance et aide du mieux qu'elle peut. Mais l'afflux devient extraordinaire, notamment depuis la montée des hostilités au Mali et en Libye. Cet afflux qui peut échapper au contrôle vu son ampleur, a débuté en 2011, soit depuis le début du sanglant printemps arabe. Des statistiques officieuses font état de 200.000 réfugiés au début, chiffre qui sera revu à la hausse progressivement, pour atteindre les 2 millions. Même si l'Algérie est considérée comme une terre d'accueil incontestable, il n'en demeure pas moins que la plupart du temps cette exode génère des problèmes aussi bien sécuritaires qu'économiques, sans pour autant omettre de dire que l'afflux engendre aussi des maladies parfois irréductibles. Si pour certains réfugiés le souci est moindre, en ce qui concerne les Libyens la contrariété est plus sérieuse, car ces derniers ont traversé les frontières avec l'idée d'exporter l'idéologie «jihadiste» en Algérie, seul pays qui préserve sa stabilité en dépit des tentatives multiples pour le ramener à suivre le mouvement des révolutions programmées. Le quotidien Le Chiffre d'affaires souligne dans l'une de ses publications récentes que plus de 100 Libyens ont été mis sous les verrous, pour être rapatriés à cause de leur rattachement aux réseaux terroristes, indiquant en ce qui concerne le Mali,«le conflit au Mali a généré un flux de migrants maliens vers l'Algérie, dont certains étaient liés à des groupes rebelles armés, hostiles à l'Algérie, comme le Mnla et Ansar Eddine, à leurs débuts, et surtout la Djamaât tawhid wal djihad en Afrique de l'Ouest. Il avait fallu à l'Algérie une grande débauche d'énergie qui s'est traduite par un surplus de dépenses militaires pour venir à bout de la menace persistance». Le même organe rapporte: «Aujourd'hui, le nombre de réfugiés récents est considérable: plus de 200 nouveaux cas, des Congolais-Brazzaville et RDC, Camerounais, Ivoiriens, Palestiniens, Irakiens, Somaliens, Tchadiens, Centrafricains, etc., et 1209 demandeurs d'asile, des Camerounais, Ivoiriens, Maliens, Soudanais, Congolais, Tchadiens, Syriens, Libyens, Palestiniens.» Pour les réfugiés sahraouis, «il n'existe pas de recensement qui donne un chiffre précis. L'Unhcr assiste 90.000 personnes les plus vulnérables vivant dans les camps de Tindouf». «Lorsque la situation en Syrie s'est dégradée, entre 12.000 et 15.000 Syriens ont rejoint l'Algérie légalement et près de 5000 de manière clandestine.» Justement, en ce qui concerne les Syriens, l'Algérie demeure prudente. D'aucuns n'ignorent que certains de ces réfugiés syriens sont issus de familles qui ont un penchant pour les groupes armés ayant déserté l'Armée arabe syrienne. Pour des stratèges, il pourrait s'agir d'une exploitation sournoise du sentiment religieux des Algériens! En effet, bien imprégnés des valeurs de solidarité et d'entraide et sensibles à la souffrance de ces êtres humains venus de contrées où désormais il ne fait plus bon vivre, de nombreux citoyens, guidés par la compassion, ne cessent d'apporter leur soutien matériel à des femmes et des enfants qui n'ont que leurs yeux pour pleurer. Mais parmi ces réfugiés, certains ne sont pas aussi innocents qu'ils le prétendent, ils affichent leur sympathie avec les groupes armés en Syrie. Ces réfugiés qu'on exploite à volonté sans mésestimer les véritables dessous d'une telle conduite pose un véritable problème de sécurité. En effet, la situation des Syriens qui ont traversé des milliers de kilomètres pour rejoindre l'Algérie est complexe. Quant à la situation en Syrie, elle n'est pas aussi catastrophique comme le montre Al Jazeera par exemple. Pour des sources bien informées, le choix de l'Algérie répond forcement à d'autres considérations que les services de sécurité prennent au sérieux, d'autant plus que les instigateurs des bouleversements observés dans plusieurs pays arabes ne sont pas près d'épargner l'Algérie d'un printemps arabe. L'objectif n'est pas seulement de constituer une banque financière au profit des groupes armés en Syrie, mais de recueillir un maximum de renseignements sensibles sur l'Algérie. La menace qui pèse sur l'Algérie n'a jamais été aussi inquiétante qu'en ces temps. Le nombre des réfugiés syriens a dépassé le un million, selon certains chiffres et va atteindre dans peu de temps les deux millions. Les Libyens demeurent aussi le souci majeur pour l'Algérie. Ils sont plus de 5.000 à s'être établis à travers l'immensité saharienne de la ville d'Illizi, principalement à Debdeb, Bordj Omar Idriss et dans le chef-lieu de wilaya. Mais combien sont-ils dans d'autres régions de l'Algérie. En tout cas, ce flux migratoire reste inquiétant. Dans ce contexte, Mohamed Saïb Musette, spécialiste de la migration au Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (Cread), atteste que «cette inquiétude est motivée par la nature de ce phénomène dont les évolutions futures restent imprévisibles. Nous n'avons pas de chiffres précis. Mais nous savons qu'ils sont nombreux et le seront encore plus l'année prochaine, si l'on tient compte de la situation dans ces deux pays». Le général Haftar sollicite l'Algérie pour sécuriser les frontières Le général libyen Khalifa Haftar qui mène depuis quelque temps une opération militaire contre les groupes terroristes activant en Libye, sollicite les autorités algériennes pour la mise en place d'un processus de coordination pour sécuriser les frontières algéro-libyennes. Son appel a-t-il souligné, «reste pour l'heure sans suite», mais «demeure à l'écoute pour une réponse favorable qui ne tardera pas» estime-t-il. Cet officier qui préparait son offensive depuis deux ans a lancé une action contre les milices armées par l'opération «Al Karama», (la dignité). Celui-là même qui a participé au renversement du défunt Mouammar El Gueddafi espère une assistance de l'Algérie pour mettre sur pied une stratégie de lutte commune contre les groupes terroristes, visant à contrecarrer les infiltrations de ces derniers en Algérie, en Egypte et en Tunisie. Ces déclarations ont été rapportées par une chaîne tunisienne, qui a pris contact avec le général par téléphone. La situation chaotique en Libye serait la seule motivation du général qui entend combattre le terrorisme et donner une suite à l'appel du peuple libyen. Le général ne manquera jamais dans ses interventions de montrer du doigt le mouvement des Frères musulmans en Egypte qu'il faut également combattre. Pour ainsi dire, le général Khalifa Haftar semble être un sérieux «radicaliste», opérant contre le terrorisme. Par ailleurs, l'Algérie avait à plusieurs reprises réitéré son soutien aux pays voisins en crise pour combattre le terrorisme.